Littérature
Romans & Nouvelles de James Morrow
Au Diable Vauvert 2003 / 23 €- 150.65 ffr. / 728 pages
ISBN : 2846260591
Traduit de l'américain par Philippe Rouard.
Où l’on croise Newton, Montesquieu, de gentils Peaux Rouges et d’horribles sorcières
Un ovni dans le paysage littéraire, voilà ce qu’est Le Dernier chasseur de sorcières, de l’Américain James Morrow. Ce pastiche des romans picaresques anglais du XVIIIème siècle entraîne le lecteur au cœur de ce même siècle, entre l’Angleterre et sa future ex-colonie d’Amérique. En contant les tribulations de Jennet Stearne – 12 ans au début du livre, 86 ans 700 pages plus tard –, Morrow offre un véritable cours d’histoire et même d’histoire scientifique. Son héroïne a en effet choisi de dédier sa vie à combattre l’obscurantisme religieux personnifié par les chasseurs de sorcières, depuis que sa tante, éprise de l’esprit des Lumières, a été brûlée vive pour sorcellerie. Toute sa vie durant, Jennet s’efforcera d’accumuler des preuves scientifiques attestant que le monde est rationnel, et que la sorcellerie est donc une illusion.
Rempli de faits historiques et de théories scientifiques, ce livre n’est pourtant pas un pensum. Drôle, ironique même, il est avant tout un vrai roman d’aventure, débordant d’imagination si l’on en croit le nombre de galères que peut traverser l’héroïne. Et pourtant… Alléché par l’histoire et séduit par la verve de l’auteur, on s’essouffle un peu sur la longueur. Les démonstrations scientifiques pourront sans doute intéresser ceux qui aiment la science ; pour les autres (ceux qui ont toujours été nuls en maths et en physique au lycée), c’est parfois indigeste. Et si l’on s’attache à l’héroïne, son obstination et sa vivacité dans l’adversité finissent par fatiguer le lecteur du XXIème siècle, mollement alangui dans son canapé. Trop de péripéties lassent ! Dommage, car ce livre reste bourré d’originalité et d’énergie.
Marie-Pierre Noguès
( Mis en ligne le 29/12/2003 )
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