Littérature
Entretiens Trois questions à Virginie Despentes
Paru.com : Nous nous attendions à un livre hard ? Que se passe-t-il ?
Virginie Despentes : Je ne suis pas que la fille de Baise-moi, j’ai d’autres facettes. Je ne veux pas être réduite à une image sexe. À trente ans, je me suis transformée, j’ai mûri. Assez de cynisme, plus de gentillesse.
Paru.com : Vous êtes sensible aux adolescents ?
Virginie Despentes : Je suis inquiète pour eux. Ils sont vulnérables, en danger : on les gave, on leur apprend à se conformer, alors que pour construire, il faut désobéir. D’où cette violence contre eux-mêmes. Ils veulent être rassurés.
Paru.com : Quelle adolescente étiez-vous ?
Virginie Despentes : Je voulais être un garçon. J’avais le feu au cul. J’aurais eu besoin qu’un adulte me dise : "t’en fais pas !" Mais ils manquent d’humour, dramatisent tout. J’aurais aimé un père comme Bruno, un peu crétin, immature, mais affectueux et sécurisant. Cet âge qu’on croit tendre a d’abord besoin d’écoute, de règles, pour que la vie ne devienne pas un jeu tragique.
Propos recueillis par Emmanuelle de Boysson
( Mis en ligne le 06/05/2002 )
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