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Littératureet Policier & suspense  

Le Vol du Frelon
de Ken Follett
Le Livre de Poche 2005 /  8 €- 52.4  ffr. / 603 pages
ISBN : 2-253-10913-4
FORMAT : 11x18 cm

Première publication française : novembre 2003 (Robert Laffont).

Mourir pour ses idées

Ken Follett, né à Cardiff en 1949, est connu pour ses fresques historiques (Les Piliers de la Terre, La Marque de Windfield), mais également pour ses romans d’espionnage dont Le Vol du Frelon, paru chez Robert Laffont - et aujourd'hui en poche -, est l'une des dernières expressions.

L’ouvrage nous transporte en 1941, alors qu’Hitler semble prendre le dessus et que les échecs répétés des assauts aériens des Anglais laissent penser que les Allemands sont plus avancés dans l’élaboration du radar. Un jeune Danois de dix-huit ans découvre l’instrument, installé à deux pas de chez lui, et se laisse enrôler dans la résistance au péril de sa vie. Il faut patienter une petite centaine de pages avant que l’intrigue ne se mette en place. La lecture est d’abord laborieuse, trop de personnages, trop de lieux, trop d’histoires mélangées… on se fatigue à situer l’action. Doucement, l’auteur lève le voile et lie ses personnages. La lecture devient facile et nous laisse nous prendre au jeu.

Et ce jeu est efficace puisqu’il nous pose l’éternelle question : «A leur place, aurions-nous eu le courage de rallier la résistance ?» Chacun peut souhaiter ne jamais avoir à y répondre. Ce livre a le mérite de ne pas nous laisser le faire trop vite. L’auteur retranscrit avec finesse les peurs, les dangers et les angoisses des résistants. Il sait leur rendre cette grandeur que le temps et le pacifisme émoussent.

Pourtant, à trop vouloir leur faire cet hommage, on pourra reprocher à Ken Follett un univers parfois manichéen. Les collaborateurs sont vraiment méchants et les résistants vraiment braves, jusqu’à la mort. Un pas en avant, un pas en arrière : alors que l’écrivain décrit avec justesse la difficulté de choisir se battre contre l’occupant, il force trop les traits des bons et des mauvais et, les déshumanisant, nous prive de nous identifier pleinement. Bien conduit – Ken Follett est passé maître en la matière - ce roman réjouira toutefois les amateurs du genre.

Valérie Charoing
( Mis en ligne le 15/05/2005 )
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