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Littératureet   

Mort à Hollywood
de Steven Bochco
Flammarion 2004 /  19.90 €- 130.35  ffr. / 278 pages
ISBN : 2-08-068563-5

Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Pierre Ménard.

Purement jouissif !

Sale journée pour Bobby Newman, scénariste à Hollywood : en quelques heures, il apprend que sa femme le trompe avec un producteur, et que son agent ne veut plus s’occuper de lui. Pour agrémenter le tout, il n’a plus aucune inspiration depuis plusieurs mois et s’enfonce de plus en plus dans l’alcool. Mais le destin va lui jouer un drôle de tour : témoin inopiné du meurtre d’un célèbre acteur par une milliardaire en vue, il décide, plutôt que d’avertir la police, d’en tirer un scénario choc qui le remettra en piste. Et là où d’autres auraient pu tirer parti de la situation en exerçant un chantage sur la coupable, Bobby choisit de s’incruster dans l’histoire et d’approcher aux plus près ceux qu’il va « scénariser ». C’est ainsi qu’il rentre dans la vie de Linda Paulson, la meurtrière, et de Dennis Farentino, le policier – fan de Columbo ! – chargé de l’enquête. La première deviendra sa maîtresse, le second son meilleur ami. Évidemment, les choses ne se dérouleront absolument pas comme prévu…

De son métier de scénariste pour la série culte NPYD Blues, Steeve Bochco, dont Mort à Hollywood est le premier roman, a gardé le sens de la formule qui fait mouche et une capacité à dresser rapidement un profil psychologique, un lieu ou une ambiance. Le ton désabusé employé, associé à certaines scènes gentiment cochonnes et des constats amers sur l’existence font de ce livre un pur polar dans la tradition comico-cynique chère à Chase. Qui plus est, la construction est tout à fait futée, avec une mise en abymes du roman qui devient le scénario qui devient le roman ! Pour finir, et contre toute attente, le narrateur est l’agent du scénariste Bobby Newman, dont le lecteur se demande jusqu’à la fin pourquoi diable c'est lui qui raconte l’histoire… Ces superpositions audacieuses permettent des rebondissements inattendus et subtilement amenés.

Petit polar nerveux et palpitant, Mort à Hollywood se double d’une fable sur l’orgueil et la célébrité qui évite le manichéisme et les clichés : pour ceux qui douteraient que des créatures comme Pamela Anderson ou Joan Collins soient dotées d’une âme, la femme liftée et milliardaire est montrée pour une fois sous un angle attendrissant et fort sympathique !

Caroline Bee
( Mis en ligne le 24/09/2004 )
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