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Beaux arts / Beaux livreset Photographie  

Paris en mémoire
de Claude Renaud
Alternatives 2005 /  23 €- 150.65  ffr. / 120 pages
ISBN : 2-86227-436-4
FORMAT : 21x23 cm

Edition bilingue français-anglais

Paris 60

De formation pluridisciplinaire, Claude Renaud a été élève à l’Ecole nationale des beaux-arts de Paris et a débuté la photographie à l'âge de 12 ans. Les éditions Alternatives nous proposent un panorama de son travail avec l’album photos Paris en mémoire, qui contient une centaine de clichés pris entre 1957 et 1965 dans la capitale. Ceux-ci ont fait l’objet d’une exposition en 1993, intitulée «Paris noir et blanc».

Ce qui intéresse Claude Renaud, ce sont manifestement les scènes de la vie quotidienne, qu’elles soient insolites, émouvantes ou qu’elles revêtent un aspect plus documentaire. Cette série de photos se lit comme un journal photographique. Ici, un couple se tenant par la taille, là, un enfant lançant des boules de neige, des ouvriers se promenant sur les quais de Seine, plus loin un marchand vendant ses légumes dans la rue… Au milieu de tout cela, certaines photographies se distinguent des autres par leur contraste aigu, leur côté graphique comme cette image du jardin du Luxembourg sous la neige ou ce couple se promenant sur le quai de l’Hôtel de Ville jonché d’arbres figurant les piliers d’un palais imaginaire.

Donnons une mention spéciale aux photos de la foire du Trône et à l’inquiétante étrangeté qui émane de ses attractions. Le jardin des Tuileries abrite des chevaux de bois au regard si déterminé qu’ils semblent être de chair. Ménilmontant accueille des poupées ingénues emprisonnées dans des sacs en plastique, orphelins dans l’attente d’une adoption.

Quant aux photos d’enfants, on y sent l’influence de Doisneau avec ce même souci de capter une émotion au vol, dans l’instant, cette même esthétique du noir et blanc. Mais on remarque également une certaine distance instaurée avec les gens qu’il photographie, ce qui donne au travail de Claude Renaud une impression quelque peu figée, un côté «carte postale». En revanche, lorsque le photographe s’attarde sur un couple en plan rapproché, lorsqu’il abolit la distance avec son sujet, alors surgit avec plus de clarté l’originalité de son regard, et l’intimité, la complicité avec le spectateur s’installe de manière plus évidente.

Sans avoir l’acuité d’un Atget ou d’un Doisneau, Claude Renaud sait nous émouvoir en nous contant tous ces moments de la vie qui restent pour chacun d’entre nous de petits événements.

Thiphaine Rochereuil
( Mis en ligne le 04/03/2005 )
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