L'actualité du livre
Art de vivreet Gastronomie & Vin  

Ma cuisine des jours de fête
de Nathaly Nicolas
Larousse 2005 /  22.50 €- 147.38  ffr. / 175 pages
ISBN : 2-03-560386-2
FORMAT : 19,5cm x 26,0cm

Une cuisine pas très festive

De la ratatouille de betteraves et d’aubergines, est-ce festif ? Des mouillettes à la poutargue et à l’huile d’olive, est-ce festif ? Un steak haché aux fleurs, est-ce festif ? Voici pourtant quelques uns des plats que propose Nathaly Nicolas dans Ma cuisine des jours de fête.

A vrai dire, la table des matière elle-même laisse dubitatif : noël, le jour de l’an, la chandeleur sont certes indissociablement liés à des traditions culinaires fortes. Peut-on en dire autant de la fête des voisins, d’halloween, de la fête du sabbat, de la journée du Patrimoine ? Mets oranges pour halloween, rouges pour la feria, violets pour la fête des vendanges, noir pour la fête de sabbat : une telle pauvreté d’imagination ne suffira probablement pas à fonder de nouvelles traditions culinaires.

Brocciu Québec-Corse, crème de lentilles à la chantilly au lard, mousse aux fraises tagada, les recettes proposées se veulent originales, faisant appel à nombre de produits introuvables. Mais l’originalité à tout prix n’est souvent pas une réussite et les œufs de saumon au caramel sont là pour en témoigner. Qui plus est, par delà cette originalité de façade, c’est à nouveau le systématisme qui prime et l’on ne compte plus les soupes, mousses et autres morceaux de poissons ou de viande simplement parsemés d’herbes diverses. Les recettes proposées n’éveillent pas l’appétit, et les photographies qui les illustrent ne viennent pas à leur secours : couleurs acidulées, à la limite du criard, gros plans un peu flous.

Mais tout cela n’est rien au regard de l’agacement suscité par le ton narcissique et moralisateur de l’auteur. Petits extraits : «quand je vais en Emilie-Romagne, j’emporte une valise vide pour la remplir de charcuterie et de parmesan que j’achète dans une coopérative laitière spécialisée ou au marché de Modène», ou encore «Je ne sale quasiment jamais mes plats en cours de préparation et rarement à table. Cela permet de redécouvrir le goût des produits», et enfin «quand je cuisine, je prévois à portée de main un petit récipient qui me sert de poubelle […] quand mon récipient est plein, je le transvase dans la grande poubelle» !!!!

Armés de ces expériences et de ces bons conseils, vous pouvez lancer dans la préparation des poivrons farcis au taureau et aux épices, sans oublier que «vous pouvez remplacer le taureau par une viande maigre et rouge comme l’autruche» !

Raphaël Muller
( Mis en ligne le 23/11/2005 )
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