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Pocheset Littérature  

Le Gang des mégères inapprivoisées - Ou comment kidnapper un mari quand on a rien pour plaire
de Tom Sharpe
10/18 - Domaine étranger 2011 /  7.40 €- 48.47  ffr. / 218 pages
ISBN : 978-2-264-05258-2
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication française en février 2010 (Belfond)

Traduction de Daphné Bernard


Loufoque à tous les étages !

Tom Sharpe (né en 1928) est un de ces auteurs anglais qui poursuivent la tradition d’un P.G. Woodehouse, d’un Saki et de tant d’autres maîtres de l’humour britannique. Cet humour distancié, qui, sur un ton sérieux, construit méthodiquement une série d’aventures insensées qui se déroulent avec frénésie, tandis que le narrateur conserve son sérieux imperturbable. Ici, dès le titre (et son sous-titre), on sait qu’on entre dans un de ces délires maîtrisés (plus ou moins !) qui sont la caractéristique de Tom Sharpe.

Ces «mégères inapprivoisées» n’ont rien pour plaire ; elles le savent, l’assument et en font leur fierté, bien décidées à chaque génération à ne pas changer d’un iota ! L’histoire commence avec Ursula Grope, une nonne qui non seulement ne fut pas violée par le viking Agward - aussi beau qu’Ursula était laide -, mais au contraire l’enleva et l’installa dans la ferme paternelle. S’ensuit le récit rapide de quelques siècles d’histoire de la famille Grope, clan matriarcal resté fidèle aux principes d’Ursula, la mère fondatrice, à sa laideur et à son efficacité, pour jeter un mâle dans son lit, et l’en déloger besogne faite… Le manoir familial se transmet de mère en fille ou de mère en nièce, et nulle n’a jamais manqué à la tradition…

Ce préambule nécessaire posé, l’histoire est celle des malheurs du jeune Edmund Burnes qui doit tenter de survivre entre sa mère hystérique entichée de romans de gare à l’eau de rose et son père, banquier, qui le hait. Comment Edmund échappera-t-il à cette lourde ambiance et où finira-t-il ? En 230 pages délirantes, Tom Sharpe invente un destin, des tours et détours, pour le plus grand plaisir d’un lecteur qui à chaque page se dit : «il n’osera pas !». Et si : il ose, et davantage encore !

Une galerie réjouissante de personnages se déploie au fil des pages : Véra, la mère folle du malheureux Edmund, Albert, l’oncle beauf, Horace, le banquier mauvais père et époux accablé, Belinda, la tante, et sa cuisine hyper moderne, paradis des ménagères apprivoisées…

Un récit échevelé, «hénaurme», qui réjouira tous les amateurs de bizarreries, de loufoqueries, tous ceux pour qui trop n’est jamais assez… A déconseiller absolument à ceux qui ne rêvent que simplicité et retenue…

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 16/02/2011 )
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