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Pocheset Littérature  

44 Scotland Street
de Alexander McCall Smith
10/18 - Domaine étranger 2008 /  7 €- 45.85  ffr. / 413 pages
ISBN : 978-2-264-04759-5
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Première publication française en juin 2007 (10/18 - Les Exceptionnels).

Traduction d'Elisabeth Kern.


Chroniques d’Edimbourg

Bien connu des amateurs de romans policiers pour les aventures hautes en couleurs de Mme Precious Ramotswe, détective au Bostwana (éditées en 10-18) Alexander McCall Smith vit actuellement à Edimbourg où il est professeur de droit appliqué à la médecine. Au retour d’un voyage en Californie, au cours duquel il avait rencontré Armistead Maupin, l’auteur des Chroniques de San Francisco, il fut engagé par le quotidien The Scotsman pour écrire des chroniques écossaises sur un modèle inspiré de l’exemple californien.

C’est ainsi que prit naissance l’immeuble 44 Scotland Street, dont nous suivons avec amusement la vie quotidienne des habitants. Le personnage central, Pat, est une jeune fille qui manque de confiance en elle, malgré un père psychiatre et compréhensif. Au cours de sa seconde année sabbatique, elle prend une colocation dans un appartement dont le locataire principal est l’athlétique Bruce, beau et imbu de lui même, tout entier empli de son vide ! Sur le palier en face, l’étonnante Domenica qui roule en flamboyant coupé Mercedes, anthropologue à ses moments perdus, amie du tout Edimbourg artiste, sexagénaire à la vie bien remplie, revenue en Écosse à la suite de l’échec d’un mariage en Inde. A l’étage en dessous, Bertie, 5 ans, et ses parents, Stuart et Irène, bourgeois bobos ; la vie de Bertie pourrait être heureuse et sans histoire, n’était sa mère qui a décidé d’en faire un surdoué et de lui saccager avec méthode son enfance, armée de sa bonne conscience, des lectures de Mélanie Klein, et avec l’aide d’un psychiatre séduit… Bertie doit donc jouer du saxophone, apprendre l’italien, lire les poèmes d’Auden etc… Jusqu’au jour où…

Autour d’eux gravite la société d’Edimbourg : les insupportables patrons de l’insupportable Bruce ; Matthew, fils oisif d’un père trop riche, qui tient une galerie d’art où va travailler Pat ; ses amis qui se réunissent chez Lou, patronne improbable d’un café, ancienne librairie ; Lou qui a racheté la librairie avec ses bouquins, les lit et distille sa culture à ses habitués ; Le peintre Angus Lordie et son chien Cyril, ami de Domenica… Les personnages se croisent, s’apprécient ou se haïssent, les liens se nouent et se dénouent.

Bars «tendance», rues tranquilles, préoccupations banales, de tout ceci Alexander McCall Smith tisse un paysage plein de charmes. On compatit aux malheurs de Bertie, on voudrait prévenir Pat de l’erreur qu’elle commet en tombant amoureuse de Bruce sous le seul prétexte qu’il est beau, on devine qu’Alexander McCall Smith ne s’arrêtera pas en si bon chemin et que d’autres chroniques édimbourgeoises suivront (le tome 2 vient d'ailleurs de paraître, toujours chez 10-18), pour notre plus grand plaisir de lecteur.

Marie-Paule Caire
( Mis en ligne le 16/07/2008 )
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