Poches
Policier & suspense de Stephen King
Le Livre de Poche 2004 / 8.00 €- 52.4 ffr. / 823 pages
ISBN : 2-253-15148-3
FORMAT : 11 x 18 cm
Traduit de l'américain par Dominique Peters.
Haletant comme toujours
David Carver, 9 ans, parcourt en camping-car avec sa petite sœur et ses parents la nationale 50 qui traverse le Nevada. Ses vacances tournent au cauchemar lorsqu’un flic un peu trop zélé arrête sa famille et les conduit au commissariat de Désolation, une petite bourgade perdue en plein désert, et abandonnée récemment par ses habitants. Emprisonné, David rencontre d’autres voyageurs qui, eux aussi, ont été arrêtés pour des motifs abracadabrants par le policier dont le corps semble se décomposer progressivement, et qui parle un langage ancestral que seuls les coyotes qui envahissent Désolation interprètent. S’en suit dès lors une lente descente aux enfers, où les protagonistes n’auront d’autre recours que de s’en remettre totalement au jeune David, en proie à une énigmatique voie intérieure, qui guidera le groupe au cœur d’une terrifiante histoire que connut la ville de Désolation quelques années auparavant.
Stephen King nous livre, au travers d’un récit où il mêle comme à son habitude subtilement fantastique et suspens, sans doute l’un de ses meilleurs romans. Le lecteur se trouve entraîné dans une histoire atroce aux nombreux coups de théâtre, offrant en sus une réflexion sur la fatalité, la religion et le messianisme – réflexion jusqu’alors superficielle dans la plupart des romans de l’écrivain tourmenté. Malgré l’histoire somptueusement bien ficelée, on déplore la pauvreté stylistique de l’auteur, qui, conscient de ce fait, compare d’ailleurs lui-même ses œuvres à l’équivalent d’un Big Mac ! Mais l’habileté dont fait preuve Stephen King pour amener le lecteur dans une lancinante terreur a tôt faire d’oublier la néanmoins carence de l’écriture. Le maître du frisson propose également une version alternative de Désolation au travers d’un autre roman, Les Régulateurs, écrit sous le pseudonyme de Richard Bachman. Pour paraphraser le jeune héros de Désolation, «Dieu est cruel», Stephen King aussi, mais on en redemande avec délectation !
Frédéric Delayre
( Mis en ligne le 03/11/2004 )
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