Poches
Policier & suspense de Anne Perry
10/18 - Grands détectives 2004 / 8.50 €- 55.68 ffr. / 414 pages
ISBN : 2-264-03604-4
FORMAT : 11x18 cm
Quatre journées pour changer le cours de l’Histoire
Avec A l’ombre de la guillotine, la britannique Anne Perry, reine de moins en moins contestée du «polar» victorien, abandonne ses deux couples de détectives favoris – Charlotte et Thomas Pitt, Hesther et William Monk – et s’essaie, avec un succès mitigé, au roman d’aventure sur fond historique.
Elle prend un cadre propice aux rebondissements tragiques : le Paris de la Terreur. Son héroïne, Célie Laurent, est une jeune et modeste blanchisseuse de 29 ans, évidemment républicaine et pétrie d’un dégoût transmis par son père pour la cour de Versailles et ses fastes. Passionnée par la politique, elle assiste aux débats de la Convention et elle tremble quand est prononcé le verdict qui condamne le roi à mort. Non par sympathie pour Louis XVI – visiblement l’auteur partage le vieux stéréotype : «il aurait fait un aimable boutiquier mais il n’avait pas l’étoffe d’un monarque» - mais parce qu’elle pressent le chaos dans lequel un régicide risque de précipiter son pays.
Avec un petit groupe d’amis républicains, elle se lance donc dans un complot dont l’objet est de faire évader le «citoyen Capet» et lui permettre de s’enfuir à l’étranger. Les risques sont énormes et l’ombre de Marat et de ses partisans menace cette nouvelle Charlotte Corday et ses amis.
Nous sommes le 17 janvier 1793. Les conspirateurs ne disposent donc que de quatre jours pour mener à bien leur dessein. Ce sont ces quatre jours, remplis de courses dans le Paris de la Révolution – avec beaucoup de clichés mais la lecture est agréable tout de même - et de rebondissements parfois rocambolesques, que nous relate ce gros roman paru en Angleterre sous le titre One Thing more en 2000. Sans dévoiler l’intrigue, on peut dire, le lecteur s’en doute, que l’échec politique et l’amour attendent Célie au terme de l’aventure…
Le destin de l’héroïne croise l’Histoire et Anne Perry en profite pour nous livrer nombre de ses réflexions sur la condition politique, la religion etc. L’ensemble est donc un peu artificiel, parfois maladroit mais se lit avec plaisir, ce qui n’est déjà pas si mal.
Claire Laux
( Mis en ligne le 12/11/2004 )
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