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Pocheset Policier & suspense  

La Disparue de Noël
de Anne Perry
10/18 - Grands détectives 2005 /  6 €- 39.3  ffr. / 125 pages
ISBN : 2-264-04254-0
FORMAT : 11,0cm x 18,0cm

Petit conte initiatique sur fond de satire sociale

Les reines du suspense, anglo-saxonnes pour la plupart, se sont mises à produire régulièrement pour les fêtes des nouvelles ou de courts romans, une intrigue policière épicée d’un peu de merveilleux à la manière de contes, à glisser dans les souliers de vos proches. Cette année, c’est la Britannique Anne Perry qui sacrifie à la tradition, avec La Disparue de Noël, longue nouvelle dans sa veine la plus traditionnelle justement, avec pour cadre l’Angleterre victorienne où les lecteurs ont l’habitude de retrouver ses deux couples de détectives favoris, Charlotte et Thomas Pitt, Hesther et William Monk.

Aucun d’entre eux ne mène les investigations dans ce nouvel opus dont l’héroïne est en fait la tante de Charlotte Pitt, que les habitués connaissent sous les traits d’une dame âgée mais encore éblouissante et auront le plaisir de découvrir là, quelques décennies plus tôt, en jeune femme d’une trentaine d’années, bien mariée et à peine remise d’une folle passion amoureuse sur fond de printemps des peuples. De plus en plus, Anne Perry aime à ancrer ses romans dans un contexte historique précis et à faire participer ses personnages aux grands débats politiques de leur temps. Ainsi, à la veille de la guerre de Crimée, dont les protagonistes se demandent, tels les héros de Giraudoux, si elle aura lieu, lady Vespasia, assiste lors d’un dîner mondain, à une violente altercation entre deux jeunes et jolies veuves qui visent le même beau parti… L’une des deux, Isobel, semble savoir où trouver les mots qui blessent sa rivale, laquelle, le soir même, se noie.

Le suicide ne faisant aucun doute, Isobel risque fort de se retrouver mise au ban de la bonne société, qui, si elle ne brille pas par excès de bienveillance, ne tolère point non plus de tels débordements. Le maître de maison lui propose alors, pour se racheter, d’accomplir un pèlerinage de type médiéval, en l’occurrence d’aller annoncer la mort de sa fille, et le rôle qu’elle a joué dans la tragédie, à la mère de la victime, recluse en Ecosse. Vespasia est autorisée à accompagner son amie et les deux jeunes femmes entreprennent alors un long périple qui leur apprendra beaucoup tant sur elles-mêmes que sur certaines tragédies bien cachées qui entourèrent la vie de la disparue…

Malgré la faible épaisseur de ce petit récit, Anne Perry garde ici toutes les qualités qui ont fait aimer ses précédents, et bien plus volumineux, romans : acidité de la critique sociale et tendresse vis-à-vis de ses personnages en particulier. Une lecture agréable qui fera passer un bon moment aux amateurs.

Claire Laux
( Mis en ligne le 09/12/2005 )
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