L'actualité du livre
Pocheset Science-fiction  

World War Z - Une histoire orale de la Guerre des Zombies
de Max Brooks
Le Livre de Poche 2010 /  7.50 €- 49.13  ffr. / 535 pages
ISBN : 978-2-253-12990-5
FORMAT : 11cm x 18cm

Première publication française en février 2009 (Calmann-Lévy)

Traduction de Patrick Imbert


La Zème guerre mondiale

Vous vous en souvenez ? Mais si, c’était il y a peu de temps, la grande invasion des zombies, l’épidémie dû au sodanum, et la guerre immense qui s’ensuivit… Non, vraiment rien ? Encore un traumatisé devenu amnésique ! Heureusement, Max Brooks, reporter officiel en mission pour l’ONU, a écumé tous les coins et recoins de cette guerre universelle pour en rapporter quelques images terrifiantes. Le reportage est saisissant : partant de l’épicentre de l’épidémie (le village chinois de Nouveau Dashang), l’auteur parcourt les contrées touchées par la guerre des zombies, discute avec les survivants, tous des vétérans qui ont des histoires affreuses à raconter. On commence par des rumeurs, des cas individuels et bizarres, mais grâce à la mondialisation, aux passeurs assoiffés d’argent et prêts à tout, aux victimes inconscientes et convaincues que l’Occident saura les sauver, on se retrouve devant une pandémie qui ferait passer la grande peste pour une mauvaise grippe. Et peu à peu, les zombies déferlent. Le monde s’engage dans la bataille, et ce qui est sûr en lisant ce livre, c’est que sa physionomie, sa géopolitique… tout aura changé à l’issue de la guerre Z…

Le genre reportage SF est assez original pour être souligné, et l’affaire zombies s’y prête bien. Certes, ce n’est pas du grand journalisme, ni un conte fantastique, ni un récit de terreur et d’anticipation, ni un conte drôlatique mais plutôt un livre de témoignages ; et sur le papier, c’est distrayant. Associé, dans une lecture parallèle, au Guide de survie en territoire zombie, World War Z offre un bon moment de détente aux fans de Romero et autres 28 jours plus tard en brodant sur des scénarios très stéréotypés, aux conventions (cinématographiques) indépassables.

Alors certes, on pourra faire la fine bouche en disant que les récits de zombies sont assez limités (1 : je vois, 2 : je fuis, 3 : je lutte ou je me fais dévorer): celui-ci, contrairement à l’habitude, propose quelques pistes de réflexions, sur la pandémie, sur les attitudes des uns et des autres, sur les modalités de la vie en société et ses alternatives. En se plaçant du point de vue des victimes et des survivants, et en imaginant le monde et sa désorganisation après une incroyable pandémie (le côté zombie, sinistre certes, est presque anecdotique), Max Brooks livre un récit post-apocalyptique assez bien troussé, qui se lit d’une traite ou qui se picore par petits bouts. Un objet inhabituel, mais une variation sympathique, cyniquement parodique et donc assez réussie.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 10/11/2010 )
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