L'actualité du livre
Pocheset Science-fiction  

La Cité des illusions
de Ursula Le Guin
Le Livre de Poche - Science fiction 2004 /  6 €- 39.3  ffr. / 255 pages
ISBN : 2-253-07253-2
FORMAT : 11x18 cm

Méfions nous des envahisseurs !

Ursula Le Guin est un nom connu dans la littérature de science-fiction, couronnée par les prix Hugo et Nebula entre autres. Un nouveau livre attire donc forcément le regard, et si en plus, il fait la jonction avec d’autres œuvres célèbres… C’est le cas de cette Cité des illusions, récit bien mené et bien écrit qui fait le pendant avec Planète d’Exil et le Monde de Rocannon.

On y suit l’histoire d’un homme «tombé du ciel», complètement amnésique, et «adopté» par une famille de forestiers. La Terre est alors régie par un peuple extra-terrestre, les Shing, qui y font régner une harmonie pacifique fondée sur le rejet de quasi toute technologie. L’humanité s’est dispersée en petites communautés plus ou moins évoluées (depuis les nomades semi-cannibales jusqu’à un hypothétique «seigneur du Kansas» régnant sur ses pistoleros) sur les continents, selon une vie plus proche de celle des pionniers que d’une civilisation conquérante. Mais notre homme, prénommé Falk, prend rapidement conscience de son étrangeté (Est-il encore un humain ? Serait-il un Shing ?...) et commence à se poser la question de ses origines. Il lui faut alors partir en quête d’Es Toch, la «cité des illusions» afin d’y trouver des réponses et – peut être – retrouver son humanité. Mais la route est longue et les territoires à traverser aussi divers que risqués… et pour quelle vérité ?

Ce petit roman est de fait une lecture très agréable, tant le monde décrit par U. Le Guin s’avère cohérent. Le lecteur, à la suite de son héros, est entraîné à la découverte d’une planète bouleversée par une population extra-terrestre, au service d’une utopie qui n’est pas si pacifiste qu’on voudrait le croire. On y retrouve quelques uns des thèmes favoris de l’auteur de Terremer au service d’une anticipation différente, plus écologique et pacifiste. Il s’agit donc d’une bonne introduction à une œuvre originale, sans atteindre toutefois le souffle de ses autres grands romans.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 26/04/2004 )
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