Bande dessinée
Autre de Gradimir Smudja et Ivana Smudja
Delcourt 2012 / 19.99 €- 130.93 ffr. / 96 pages
ISBN : 978-2-7560-2681-7
FORMAT : 24x32 cm
Il était une fois la peinture
Voici le premier volume d’un diptyque consacré aux grandes figures l’Art, et plus spécifiquement celles de la peinture. On le sait Gradimir Smudja est un passionné de peinture. Il l’a démontré en s’attaquant à deux grandes figures du pinceau que sont Van Gogh et Toulouse-Lautrec. De sorte que ses livres sont de joyeux hommages décomplexés et colorés à ces maîtres d’autrefois. Avec cette nouvelle série, écrite en collaboration avec sa fille, on se rapproche cette fois plus du classique manuel pédagogique, façon « Il était une fois la vie ». Il y a un fil rouge (au propre comme au figuré d’ailleurs), qui est la virée d’une jeune fille, Lune et de son chat (Vincnent, comme dans…). Après avoir basculé dans un trou, telle Alice dans un terrier, la jeune fille tombe au pays des merveilles de la peinture, et va traverser les époques et les pays à la rencontre des plus grandes figures de l’histoire de cet art.
On le voit, le prétexte est ténu, secondaire. Ce qui intéresse avant tout les auteurs, ce sont ces rencontres avec les génies que sont Leonard de Vinci, Velasquez, Rembrandt ou Vermeer. Les approcher au plus près, dans leurs ateliers, et observer leur technique et leurs petits secrets. Et pour le coup, l’album est superbement réussi. Smudja père et fille arrivent à nous plonger dans l’intimité des peintres et nous embarquer dans leur discours théorique et esthétique sans jamais devenir ennuyeux. De sorte que l’on apprend un tas de choses tout en se distrayant. On traite ainsi de sfumato, de perspective, de regard et d’illusion. Si les textes présentant les peintres et leurs œuvres restent précis et informatifs, on notera que les planches qui suivent jouent délibérément la carte de la fantaisie et prennent des libertés avec la vérité historique. De sorte que le livre a la quatrième de couv’ entre deux chaises, un peu pédagogue, un peu fantasque. C’est ce qui fait son charme et son intérêt.
Le dessin de Gradimir Smudja est comme on le connaît : foisonnant, ambitieux, mixant à merveille la précision des décors et des corps avec la caricature amusante.
À conseiller aux plus jeunes lecteurs, amateurs de bandes dessinées, et pour qui l’histoire de l’art peut sembler aussi intimidante que rébarbative.
Alexis Laballery
( Mis en ligne le 18/12/2012 )
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