Bande dessinée
Manga de Sui Ishida
Glénat - Shonen 2014 / 6.90 €- 45.2 ffr. / 224 pages
ISBN : 978-2-344-00425-8
FORMAT : 13x18 cm
Masques
Ken ne lutte plus contre sa nature de goule. Transformé mentalement et physiquement, il surprend tout le monde. Notamment Ayato, le frère de Toka, qui s’est déchaîné sur sa sœur. L’occasion pour l’auteur de revenir sur le passé tragique de cette famille qui s’est heurtée à la haine que les humains éprouvent envers les goules. Ken surgit tel un prince charmant et sauve son amie. Nishiki assiste à la scène mais est surpris par l’apparence de son compagnon. Malgré tout, il lui redonne son masque pour le combat qui va l’opposer à Ayato. Ken exprime alors tout son sadisme. Pendant ce temps, les inspecteurs du CCG (Centre de Contrôle des Goules) affrontent la Chouette, un monstre invincible et quasi-légendaire…
Ce tome 8 clôture cet arc important de la série par un festival d’affrontements à un contre un. Le suspens reste cependant intact : l’auteur ne lève pas l’ambiguïté sur ce qu’est devenu Ken. Le masque, accessoire indispensable à toutes les goules, prend alors tout son intérêt : le héros prend des expressions très variées qui déroutent le lecteur. Quel est le vrai visage de Ken ? Qui est ce nouveau “lui” métamorphosé ? Son combat contre Ayato se fait se fait avec son cache-œil qui lui dessine un sourire inquiétant. Seul son œil gauche est découvert. L’auteur multiplie les gros plans sur les visages des personnages pour souligner la tension psychologique présente dans ces affrontements. Deux chapitres sont consacrés au passé de Toka et de son frère Ayato, mais même lors de ce flash-back, les bouches et les regards sont présents. L’auteur dessine alors la peau à coup de hachures, rappelant le style graphique des mangas d’horreur. C’est dans ces ruptures graphiques que Sui Ishida nous montre le visage démasqué des personnages. La question de l’identité et des fausses apparences est très présente. Les héros doivent apprendre à différencier les amis et les ennemis. L’auteur réussit cependant à glisser des scènes d’humour décalés par rapport au ton du manga mais qui finalement participent à créer cette atmosphère de violence et de cruauté. Encore une fois, la couverture est parfaitement réussie car elle évoque l’équilibre délicat trouvé par l’auteur dans une œuvre complexe qui joue sur les contrastes graphiques et scénaristiques.
Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 02/12/2014 )
www.parutions.com
(fermer cette fenêtre)