Bande dessinée Manga |
Tokyo River's Edge (tome 1) de Yuho Hijikata et Akio Tanaka Delcourt - Seinen 2014 / 7.99 €- 52.33 ffr. / 190 pages ISBN : 978-2-7560-0175-3 FORMAT : 13x18 cm Détectives de l’anodin Ôkawabata est une agence de détective composée de Takeshi Muraki (enquêteur de terrain), de Megumi (la jeune secrétaire) et du patron qui s’est forgé avec le temps un réseau d’information plus efficace qu’internet. Les chapitres commencent par un entretien avec le client car la première étape est toujours de comprendre la requête, c’est parfois là qu’est le nœud de l’histoire. Ensuite Takeshi Muraki part enquêter pendant que le patron réunit des informations. Megumi apparaît parfois pour apporter de la légèreté à l’histoire. La mission accomplie, les personnages se retrouvent dans un bar où ils essayent de comprendre le sens de leur aventure. Dans ce décor de polar, on rencontre des clients étranges dont les demandes sont toujours surprenantes : vérifier une rumeur, trouver le lieu idéal pour assouvir un fantasme sexuel, retrouver des gens qui pour des raisons variées ont marqué la vie du client… Les requêtes font échos à certaines de nos préoccupations anodines. Les chapitres nous entraînent dans des histoires indépendantes qui dessinent au fur et à mesure un univers qui rappelle les films noirs américains ou les romans de gare. La couverture sur papier marron donne à ce manga un côté vintage souligné par le dessin qui rappelle vaguement, par son trait très hachuré, les œuvres de Ryoichi Ikegami mettant en scène des yakuzas. Dans Tokyo River’s Edge, il ne s’agit pas de guerre de territoires, de drogue ou autres trafics mafieux, mais de ces détails étranges qui font parfois basculés notre vie. On est surpris par la nature des enquêtes qui sont bien loin de ce qu’on associe habituellement à une agence de détective privée. Les clients sont toujours à des moments clés de leur existence et pour aborder une nouvelle étape sereinement, ils ont besoin de l’aide de l’agence de détective Ôkawabata. Akio Tanaka, l’auteur, aborde de façon réaliste ce manga : peu de décorum. On nous montre les choses telles qu’elles se passent (même les flashback sont rares) avec même un certain recul. Cela entraîne nécessairement certaines ambiguïtés : on ne sait pas ce que pensent réellement les personnages. Seules quelques histoires se terminent de façon un peu tranchées entre le pathétique et le grandiose. Les clients de l’agence Ôkawabata se débattent avec ces deux aspects de leur existence humaine. Delphine Ya-Chee-Chan ( Mis en ligne le 04/12/2014 ) |
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