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Bande dessinéeet Manga  

Altaïr (tome 3)
de Kotono Kato
Glénat - Shonen 2015 /  7.60 €- 49.78  ffr. / 192 pages
ISBN : 978-2-7234-9812-8
FORMAT : 13x18 cm

La nostalgie pour l’Antique

Mahmud découvre Phoenicia, un état qui domine le commerce maritime de la mer centrale. L’accueil est chaleureux notamment car les habitants ont confiance dans le système de défense de la ville qui s’est montré efficace ces 3000 dernières années. Cependant ces obstacles ne semblent pas gêner l’empire Baltrhain. Mahmud prend fait et cause pour Phoenicia car si cette ville était amenée à tomber, la Türkiye serait vulnérable sur un nouveau front.

Le héros qui a été destitué de son grade de Pacha dans les tomes précédents se retrouve de nouveau face à un choix difficile. En effet, ici le problème n’est pas entre le bien et le mal mais entre rester dans sa fonction et faire de l’ingérence. La problématique est donc loin d’être manichéenne et simpliste. Mahmud doit désormais faire un examen de conscience avant chaque action pour savoir ce qui motive réellement ses actions. Ce tome voit aussi apparaître ce qui semble être un alter ego de Mahmud. La ressemblance physique et les jeux de regards nous laissent présager que ces deux personnages auront de nombreux échanges. Le cadre de cette aventure est une ville portuaire imprenable au passé glorieux qui fait inévitablement penser à Rome et à l’Egypte antique pour le fonctionnement parlementaire, le repli sur l’Histoire et la vanité qu’elle déclenche. Le décor et l’architecture sont moins mis en valeur que dans les deux tomes précédents, mais le graphisme des personnages est toujours une alternance de touches esthétisantes (avec des traits aériens proche du manga destiné aux filles) et de représentations plus proches de la caricatures (paupières tombantes, touffes de cheveux incroyables…). Cette variété reste cependant très cohérente aux yeux du lecteur. Le plaisir est donc là notamment car, malgré l’intrigue en partie politique de ce tome, l’action reste claire et simple à suivre.

Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 22/02/2015 )
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