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Bande dessinéeet Manga  

Wild love (tome 2)
de Hiraku Miura
Soleil 2016 /  6.99 €- 45.78  ffr. / 176 pages
ISBN : 9782302049000
FORMAT : 13x18 cm

Sexe, chien et princesse

Yuzuki Madoka file le parfait amour avec son cher Shirô qui dans le premier tome est passé par les statuts de voisin et animal domestique avant de parvenir à celui de petit ami. Après des nuits éprouvantes tant à cause des combats contre les loups garous que de leurs ébats, les deux tourtereaux semblent pouvoir couler des jours tranquilles. Mais évidemment, les choses ne seront pas aussi simples : Shirô disparait, Madoka est menacée et le comportement de son nouveau patron est un peu inquiétant. Ce tome commençait pourtant sur une scène d’amour torride mêlée de souvenirs de leur première rencontre, événement que l’héroïne semble avoir oublié. C’est un mystère de plus dans l’intrigue de ce manga.

Par rapport au tome précédent, l’action se ralentit. L’héroïne, dans une situation confuse, patiente pendant des pages. Autour d’elle, les personnages espèrent la voir passer à autre chose. Un mois s’écoule entre deux chapitres… Le temps est long et il y a peu d’action. Même les scènes sensuelles se sont raréfiées, pour mettre en valeur le don qui permet à Madoka d’attirer les animaux. Par contre, ce tome ne vous laissera pas sur votre faim car il apporte son lot de révélation, mais aussi de nouveaux mystères.

Wild Love continue de parler du plaisir sexuel féminin. La psychologie des personnages n’est pas développée et l’originalité de l’intrigue n’est pas une priorité. Cette série vise toujours à offrir aux lecteurs, une galerie de scènes romantiques et sensuelles, mais ce tome va privilégier les premières. On y trouve malgré tout une scène érotique qui met en image le traditionnel et stéréotypé fantasme du viol.

Le public visé restant les femmes, le style typique des manga pour filles (la surabondance de trame, la quasi-absence de décor…) esthétise les scènes sensuelles : le héros est représenté en pantalon, son sexe disparait dans les lignes de vitesse ou les trames. Ce procédé différencie bien ce titre des mangas à destination d’un lectorat masculin où la censure des parties génitales serait faite par un blanc brutal et cru. Ici, la mangaka se concentre sur les visages des personnages et construit beaucoup de ses planches de façon verticale. Mais, à force de parler de sexe, on risque d’oublier de parler des animaux qui sont l’autre thème de ce manga. Les chiens ont des bouilles adorables mais ne sont absolument pas crédibles. Rien dans le contexte choisi par l’auteur ne vous rappellera le monde réel. Wild Love c’est un conte de fesses qui régalera les lecteurs avides de sensualité pudique.

Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 03/04/2016 )
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