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Bande dessinéeet Manga  

Hinomaru Sumo (tome 1)
de Kawada
Glénat - Shonen 2016 /  6.90 €- 45.2  ffr. / 192 pages
ISBN : 9782203096561
FORMAT : 11,5x17 cm

Les sommets du sumo

Le sumo, un art martial japonais où les plus lourds et les plus grands sont toujours avantagés. Hinomaru Ushio entre au lycée Ôdachi et veut tout de suite intégrer le club de sumo. Pourtant, il n’a vraiment pas un corps adapté à ce sport : il a arrêté de grandir après l’école primaire. Il rencontre le capitaine (et seul membre) du club de sumo : Shinya Oseki, un élève de 3e année qui se fait brutaliser par tout le monde. Celui-ci est sceptique lorsque qu’Ushio lui déclare viser les sommets des tournois de sumo lycéen. Mais il va vite se rendre compte que le jeune garçon n’est pas ordinaire. Pour pouvoir pratiquer leur sport, ils devront commencer par reconquérir leur dojo occupé par une bande de voyous, dirigée par le redoutable Yuma.

Nous sommes ici dans un manga de sport, un genre très codifié. Le héros est passionné par une discipline mais il a un handicap (ici, la petite taille de Ushio). Il intègre une équipe de bras cassée (dans ce manga : Oseki, le timorée et Yuma, la racaille). Afin de dynamiser le groupe, le héros fait participer tout le monde à une compétition où ils surprennent tout le monde. Un personnage extérieur (ici deux journalistes) suit leur improbable ascension. Très tôt dans l’histoire, un rival émerge (dans ce manga, c’est Mizuki Sada) et va stimuler le héros. Hinomari Sumo n’est donc pas une œuvre originale dans sa construction. Par exemple, même si le tome 1 s’achève avant la fin du tournoi, on se doute que la bande à Ushio ne va pas gagner, mais finir à un niveau de la compétition inattendu pour une équipe réputée faible. Maintenant, avouons que le lecteur français est assez peu familier de cet art martial qu’est le sumo. Le manga est là-dessus assez pédagogique : aucune connaissance n’est nécessaire pour lire ce titre. Apparemment, ce sport a perdu de sa popularité au Japon, mais a gardé son prestige. Preuve en est les lycéens prometteurs qui sont appelés “trésors nationaux”. Un arrière-goût nationaliste est parfois présent, mais, dans ce premier tome ce qui frappe avant tout, c’est l’esthétique glorifiant le corps. Le discours va aussi dans ce sens avec des phrases qui parlent de “corps robuste qui devrait faire ta fierté”. La journaliste qui assiste aux premiers exploits du lycée Ôdashi salive et pousse des petits bruits explicites devant les corps quasiment nus des lycéens. Le dessin de Kawada est dense sans être trop chargé : trame, traits de vitesse, hachures… C’est un manga qui ne surprendra pas, mais satisfera les curieux et les fans de culture traditionnelle japonaise. Et qui sait ? Peut-être que Hinomaru Sumo créera des vocations !

Delphine Ya-Chee-Chan
( Mis en ligne le 16/06/2016 )
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