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Bande dessinéeet Manga  

Coq de Combat (vol. 4)
de Izo Hashimoto et Akio Tanaka
Delcourt - Mangas 2003 /  7.25 €- 47.49  ffr. / 208 pages
ISBN : 2-84789-021-1
FORMAT : 13 x 18 cm

Pour les (a)mateurs de baston !

Le jeune Ryô, après avoir passé deux ans dans une maison de correction suite au meurtre de ses parents et avoir subi les pires brimades, se retrouve livré à lui-même dans les rues de la mégapole, accompagné de son ami Tôkichi. Pendant sa détention, le vieux Kenji Kurokawa lui a enseigné le principe des arts martiaux et cette rencontre s’est révélée déterminante. Ainsi, une fois dehors, Ryô tente-t-il d’améliorer sa technique en se battant avec la racaille du coin. Mais ces petits combats ne lui suffisent pas et le jeune rebelle n’hésite pas à provoquer en duel Hideji Osawa, qui fut classé troisième au karaté Banryû-Kai et dont le maître n’était autre que Kenji… Malgré une défaite cinglante, Ryô finit par se faire repérer par le nouveau maître du Banryû-Kai, un dénommé Kensuke, et sa maîtresse Yôko Kamio, productrice d’un show sur le karaté.

C’est un univers très sombre que nous propose Hashimoto, mêlant sexe, violence et mort, habilement mis en exergue par le coup de crayon de Tanaka, qui n’hésite pas à retranscrire de manière parfois crue le quotidien d’un jeune délinquant sans repères. Son étude sur le mouvement et le corps humain donne ainsi lieu à des scènes d’une rare intensité. De plus, les auteurs tentent d’apporter une réponse parfois naïve au problème de la violence, en prônant sa sublimation par l’exercice d’un art martial qui permet d’instaurer des règles précises, et par conséquent de canaliser de façon positive la rage qui habite chacun de nous en une énergie plus constructive. Cette quête du contrôle et du dépassement de soi n’évite hélas pas l’écueil de la violence gratuite, et la série n’a pas manqué de soulever une polémique, notamment par rapport à la justification de cette violence, désignée ici comme un moyen (le seul ?) de réalisation personnelle, sous couvert évidemment d’un pseudo-règlement qui sauve les apparences. Bref, on reste tout de même très loin de toute forme de spiritualité et le manga reste destiné aux amateurs de bastons, malgré son indéniable originalité.

Océane Brunet
( Mis en ligne le 05/01/2004 )
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