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Bande dessinéeet Manga  

Racaille blues (vol. 29)
de Masamori Morita
J'ai lu 2004 /  5.80 €- 37.99  ffr. / 223 pages
ISBN : 2-290-34144-4
FORMAT : 11x18 cm

Crétin de veau !

Afin de récupérer leur camarade Yamanaka pris en otage par le clan de Taison, ceux d’Ikebukuro enlèvent Hiroto. Hélas, alors que l’échange des deux prisonniers semble être la meilleure des solutions pour éviter l’affrontement, Yamanaka s’échappe. La balle est désormais dans le camp des Seidokan qui prennent ainsi un net avantage sur leurs adversaires. Mais la tension monte d’un cran lorsque Taison et Kasai rappliquent sur les lieux. Les coups se mettent à pleuvoir dans la confusion la plus totale et c’est une véritable bataille rangée qui explose dans le paisible jardin public où le rendez-vous avait été fixé. De son côté, Maeda affronte pour la seconde fois Kasai, qui lui avait infligé une défaite humiliante quelques jours auparavant. Le jeune dur à cuire aura-t-il enfin sa revanche ?

Visages patibulaires, âmes de guerriers et physiques de tueurs, les jeunes héros de Morita ne faillissent pas à leur sulfureuse réputation dans ce nouvel opus. Ces caïds sévèrement burnés, au sens de l’honneur un rien mal placé, multiplient une fois de plus les actes de violence gratuite, sans pour autant s’épargner des situations ridicules et épineuses qui les dépassent très rapidement. Les scènes de combat, soutenues par un trait particulièrement vivant et maîtrisé (l’étude des mouvement et de la vitesse retranscrit avec talent la puissance des coups portés), se montrent impressionnantes de réalisme et de brutalité. L’auteur n’hésite d’ailleurs pas à en faire des tonnes : côtes cassées, nez broyés et lèvres boursouflées se mêlent dans une enivrante succession de raclées, tourbillon infernal que rien ne semble pouvoir arrêter et confinant souvent à la farce. Le tout agrémenté d’un vocabulaire fleuri et hilarant qui mériterait la palme d’or des insultes : «gros tas de morve», «débile à pattes» et «crétin de veau» sont des cris qui viennent du cœur chez ces délinquants fiers comme des coqs et animés par la flamme de la baston. Bref, on s’amuse beaucoup.

Océane Brunet
( Mis en ligne le 26/07/2004 )
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