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Bande dessinéeet Manga  

Le Nouvel Angyo Onshi (vol. 7)
de Youn In-Wan et Yang Kyung-Il
Pika éditions 2004 /  6.95 €- 45.52  ffr. / 218 pages
ISBN : 2-84599-344-7
FORMAT : 11x18 cm

Entre rêve et réalité

Au cours de l’attaque du Palais Royal par les Occidentaux, Mun-Su est gravement blessé. Afin de pousser Pyong Gan à l’abdication, les envahisseurs entament un compte à rebours démoniaque où un de ses sujets est exécuté à chaque nouvelle minute d’hésitation de la part de la souveraine. En proie à ses hallucinations, cette dernière se montre incapable de prendre une décision. Sando fait alors irruption sur la scène du massacre, mais se retrouve vite impuissante face à Dame Marlène, cavalière émérite et très habile dans le maniement du fouet. Mun-Su croit alors sa dernière heure arrivée, lorsque apparaît son crétin d’écuyer avec un nouveau Mahai surpuissant à trois chevaux…

Ce qui surprend dans cette série, c’est avant tout la qualité des illustrations. La puissance et la virtuosité du trait fait littéralement sortir l’image du livre, l’utilisation de plans serrés sur les visages et les regards traduisant sans faillir toute l’émotion ressentie par chacun des protagonistes. La gamme très étendue des sentiments communiquée par ce graphisme soigné confère ainsi une profondeur psychologique intéressante aux personnages, dont les doutes et les questionnements influencent pour grande part leur comportement respectif. Métaphorique et hallucinatoire, ce tome 7 nous plonge au cœur de la psychose de Pyong Gan, amoureuse d’une chimère, et du douloureux passé de Mun-Su. Tout ceci aurait pu être terriblement clinique et froid sans la touche d’humour des auteurs, qui rend à ces héros l’humanité qui leur incombe : désespérés, souvent torturés, ils n’en sont pas moins touchants, avec leurs défauts et leurs faiblesses.

Le scénario, quant à lui, s’étoffe de nombreux personnages secondaires qui enrichissent une histoire déjà complexe. Construit sur le même mode qu’un long-métrage, le manga met en scène des dizaines de figurants, notamment au cours d’impressionnantes scènes de bataille, et retrace de manière romancée l’histoire d’Ondal et Pyong Gan, qui vécurent dans les années 500. Cette immersion dans le folklore coréen se révèle passionnante, malgré quelques rebondissements poussifs s’appuyant sur la réapparition d’anciens ennemis au top de leur forme, pourtant laissés pour morts dans les épisodes précédents…

Océane Brunet
( Mis en ligne le 26/07/2004 )
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