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Bande dessinéeet Fantastique  

Ralph Azham (tome 9) - Point de rupture
de Lewis Trondheim
Dupuis 2016 /  12 €- 78.6  ffr. / 52 pages
ISBN : 978-2-800-16584-4
FORMAT : 21x29 cm

Hybris

Nanti de pouvoirs surnaturels et d’artefacts magiques, Ralph Azham est désormais puissant, et redouté. Il a des ennemis, certes, comme la secte de Tilda Pöons, mais la paix règne… et les responsabilités qui vont avec. Surintendant d’Astolia, il doit gouverner et faire régner l’ordre… mais lequel ? Un ordre fondé sur la bonté et le pardon, un ordre inflexible où chaque crime est sévèrement puni, ou bien un ordre fixé par lui-même, au gré de ses humeurs ? Et au risque de la dictature ? Confronté à sa colère, un voleur à la tire découvre, mais trop tard, qu’il ne fait pas bon s’attaquer au surintendant, même s’il a l’air sympathique. Toutefois, c’est pour Ralph le début d’une interrogation, sur le prix à payer pour ce pouvoir. Mais en cherchant des réponses à toutes ses questions, il risque de tomber sur d’autres secrets et d’autres soucis, de nouveaux ennemis et de nouveaux complots… la paix et la sérénité sont des denrées rares en Astolia.

Neuvième tome d’une série d’heroic fantasy désormais bien installée dans le paysage de la BD, ce « Point de rupture » reste dans le ton des précédents albums, ambiance fantasy avec une petite touche de noirceur supplémentaire : puissant, Ralph Azham obéit à une logique un brin cynique qui, amusante quand il n’était rien, est devenue parfois inquiétante quand il contrôle un royaume. Et l’humour sombre dont le personnage ne se départit jamais, même dans les pires situations, va désormais de pair avec un bon lot de cadavres. Le charme de la série réside beaucoup dans cette évolution du héros, dans ses questionnements philosophiques mâtinés de bagarres, qui vont de pair avec une intrigue qui se dévoile peu à peu. Il réside aussi dans un graphisme toujours inventif, qui utilise et détourne parfois les codes du genre : Trondheim s’amuse avec cet univers qu’il dé-stéréotype gentiment, et introduit, dans l’ADN de la fantasy (objets magiques, monstres et héros) des considérations et des enjeux plus réalistes, la rencontre improbable de Platon et de Conan le barbare.... Alors on guette avec impatience la suite, ne serait-ce que pour savoir si Ralph parviendra à échapper aux complots, aux assassins, et à son mauvais caractère croissant. A suivre, forcément.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 26/09/2016 )
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