L'actualité du livre
Bande dessinéeet Fantastique  

Le Chant des Stryges (saison 2, tome 8) - Défis
de Eric Corbeyran et Richard Guérineau
Delcourt - Machination 2004 /  12.50 €- 81.88  ffr. / 48 pages
ISBN : 2-84789-460-8
FORMAT : 24 x 32 cm

Jusque-là tout va bien

C’est un peu compliqué d’entendre le chant des Stryges. Pour ce qui est des paroles (le scénario), il n’y a certes qu’un seul auteur, Corbeyran, mais il disperse ses informations dans trois séries parallèles : Le Chant des Stryges, Le Maître de Jeu et Le Clan des Chimères — ce qui fait que pour la musique (le dessin), on se trouve face à plusieurs artistes : Guérineau, Charlet et Suro.

C’est d’autant moins facile que, après avoir achevé un cycle (les six premiers tomes du Chant des Stryges, rétrospectivement baptisés «saison 1»), un second vient de commencer, dont «Défis» est le tome 2. Si l’on y retrouve Nivek — et surtout, la merveilleuse femme fatale vêtue de cuir, aussi à l’aise dans le maniement des armes les plus sophistiquées que dans le close-combat, sorte de Sidney Bristow de la bande dessinée —, en revanche, le reste des personnages de la première série a disparu.

Est-ce un drame ? Non. Le succès de la première série tenait à deux éléments : d’une part, cette héroïne fantastique ; d’autre part, le mystère qui entourait les stryges elles-mêmes. Si bien que, dès lors que Corbeyran s’est mis en tête de lever le secret de l’existence des Stryges, et de les transformer en êtres de chair contre lesquels combattre de la façon la plus vulgaire, l’intérêt de la série s’était fortement émoussé. Les derniers tomes du Chant des Stryges, saison 1, c’est incontestable, ne tenaient pas les promesses des premiers.

Aussi doit-on se réjouir de la tournure prise par cette seconde saison. D’abord, parce que notre jeune femme en cuir préférée est à nouveau le personnage central de l’histoire (et que Corbeyran et Guérineau lui opposent un vrai méchant, avec une gueule de Schwarzenegger démaquillé au vitriol ; son assassinat par l’héroïne, à la suite d’un invraisemblable striptease, est le grand moment de l’album). Ensuite parce que les Stryges demeurent des puissances invisibles et maléfiques, en lutte avec un mystérieux Sandor Weltman tout aussi invisible, et que ces secrets cachés donnent à l’album tout son intérêt. On espère que, contrairement à la première saison, le dévoilement du mystère sera à la hauteur du suspense que, savamment, Corbeyran et Guérineau réussissent à entretenir.

Sylvain Venayre
( Mis en ligne le 28/06/2004 )
Droits de reproduction et de diffusion réservés © Parutions 2024



www.parutions.com

(fermer cette fenêtre)