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Bande dessinéeet Fantastique  

Volunteer (tome 2)
de Benoît Springer et Muriel Sevestre
Delcourt - Conquistador 2004 /  12.50 €- 81.88  ffr. / 48 pages
ISBN : 2847890157
FORMAT : 23 x 32 cm

Morsure du matin, gros pépins !

Ce qu’il y a de pratique dans l’amnésie, c’est qu’elle efface les problèmes : l’inconvénient est qu’il subsistent ailleurs, quelque part, toujours prêts à refaire surface. C’est un peu le cas de Volunteer qui, naguère, semble avoir perdu la mémoire. Retrouvée à 5 ans dans une ruelle, avec pour tout document d’identité et tout souvenir un médaillon indéchiffrable, elle pensait pouvoir vivre une existence normale… mais un passé enfoui plus profondément la rattrape impitoyablement, sous les traits de Ruby, un vampire au visage brûlé. Bien entourée par ses proches et Hercule, un chasseur de vampires, elle n’échappera toutefois pas à sa poursuivante, manipulatrice, elle-même aveuglée par la haine au point d’en oublier la discipline des familles vampiriques. Quel mystère cache la belle Volunteer ? et que lui veut donc lord Rutter, ce pater familias vampire impitoyable ? Coincée entre la vendetta de Ruby et les intrigues de lord Rutter, Volunteer parviendra-t-elle à percer le mystère de ses origines et préserver les siens ?

L’album est incontestablement efficace et ne lésine ni sur les scènes d’action, ni sur les rebondissements. Avec une mise en scène très cinématographique (notamment l’assaut final par des vampires courant sur les toits), qui n’est pas sans rappeler la série Blade (de même que pour la morsure des vampires, style crocodile), les aventures de Volunteer démontrent que le vampirisme new age, ses familles ennemies, ses goules et ses costumes sombres, est à la mode (on songe en particulier à Rapaces, de Marini et Dufaux, à l’ambiance un peu plus sombre). Le graphisme est à l’avenant, très fluide, sachant jouer des couleurs vives. Les décors sont minimalistes, tout est concentré sur l’action et le lecteur n’a guère le temps de souffler. Benoît Springer (Terres d’ombre) fait la démonstration d’un talent tout à fait prometteur, entre fantastique et polar. Quant au scénario de Muriel Sevestre, il gagne peu à peu en complexité, jusqu’à l’assaut final, qui laisse désirer une suite rapide. On finirait presque par prendre goût aux morsures !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 10/10/2004 )
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