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Bande dessinéeet Fantastique  

Islandia (tome 3) - L’Empreinte du sorcier
de Marc Védrines
Dargaud 2008 /  13 €- 85.15  ffr. / 52 pages
ISBN : 9782205061024
FORMAT : 24x32 cm

La malédiction, 3

Avec « L’Empreinte du sorcier », troisième tome d’Islandia, on peut dire que Marc Védrines finit en beauté sa série très originale sur l’Islande et ses légendes. Partie comme un bon récit d’aventure et de formation au XVIIe siècle, la série s’est peu à peu muée en un conte fantastique âpre et rural, autour d’un personnage à la fois attachant et maléfique, dans un cadre très original, celui d’une Islande partagée entre les vieilles traditions magiques, et un christianisme puritain qui brûle du sorcier plus souvent qu’à son tour. Mélange détonnant qui, dans ce troisième et dernier tome, se conclut de manière surprenante, par un jugement divin et la naissance d’une nation…

En effet, on retrouve Grimur, le sorcier immortel, capable de changer de corps pour se préserver et mener à bien sa quête… mais quelle quête ? Après avoir habité le corps d’un jeune Français, Jacques, il se trouve désormais dans celui de son persécuteur, le pasteur Einar… et toujours aussi assoiffé de vengeance, toujours aussi dépourvu de moralité, toujours prêt à tuer, magiquement ou non. Mais face à ce sorcier sombre, dévoué au mal, se présente enfin un adversaire de taille, un mage blanc, Eystenn, qui va le traquer dans toute l’Islande, aidé par la justice divine. Du face-à-face entre les deux hommes dépendra non seulement l’issue du drame et le sort même de l’âme de Grimur, mais peut être également le destin de tout un peuple.

Du souffle, de l’action, de la poésie et un fantastique débridé, loin des conventions et des sentiers battus : le scénario de Marc Védrines s’achève en apothéose et laisse le lecteur orphelin d’une grande série, originale, exotique, ébouriffante de bout en bout. Dans ce nouvel album, le personnage d’Eystenn incarne l’alter ego positif de Grimur, ou encore l’autre face de la magie. L’un et l’autre coexistent, indissolublement, comme un beau couple fantastique, et leur duel est des plus réussis, laissant loin derrière l’intrigue de départ. L’auteur aura su nous emmener toujours plus loin, avec talent et habileté, par un scénario taillé au cordeau. D’autant que le graphisme de Védrines, à mi-chemin du réalisme et d’un trait très personnel, parfois un peu naïf, prolonge agréablement cette impression de bizarre, jusque dans le dessin même des cases. Une belle trilogie qui s’achève brillamment, et qui laisse espérer les œuvres prochaines de Marc Védrines avec confiance. Au pinceau, et vite !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 29/04/2008 )
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