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Bande dessinéeet Science-fiction  

Ceci est mon corps (tome 2) - Surexposition
de Damien Marie et Sébastien Goethals
Bamboo - Grand Angle 2009 /  12.90 €- 84.5  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-35078-587-5
FORMAT : 23,5x31 cm

Coup de soleil ?

Et l’on retrouve les héros décidément mal barrés de Ceci est mon corps. Après un premier tome à la Bret Easton Ellis, qui faisait le portrait, à charge, d’une jeunesse dorée, amorale et désabusée, dans un futur au bord du chaos, voici le second tome, celui-là plus dans la lignée d’un Philip K. Dick… Démonstration.
On se souvient que dans ce futur proche, l’humanité est désormais partagée en deux : une minorité d’ultras-riches, calfeutrés dans des ghettos dorés, fait du profit et lutte contre l’ennui à coup de fêtes, de pilules et d’emprunt de personnalité. Car dans ce monde prometteur, les pauvres, pour survivre, obtenir de l’eau ou des médicaments, acceptent de devenir des réceptacles pour les riches qui peuvent, un temps, prendre le contrôle de leur corps, s’inviter dans leur esprit, jouer un rôle pour de vrai… Au risque de piratages et délires divers.

C’est la mésaventure du héros, Lucas… à ceci près que son corps physique vient d’être assassiné et qu’il a quatre heures pour trouver, avec son corps d’emprunt, une solution avant de revenir dans son corps mort… et de mourir définitivement. Une course contre la montre s’engage, entre lui, la mort et le tueur qui veut le retrouver. Car Lucas a fait une bêtise légère en empruntant à son père, chimiste de talent, des pilules mystérieuses, que tout un consortium voudrait retrouver à tout prix. Épaulé par Jenny, son amie, Lucas, d’un corps à l’autre, tente de remonter la piste des pilules tout en échappant au tueur lancé à ses trousses. Entre thriller d’anticipation et polar SF, Ceci est mon corps fait penser à quelques classiques du cinéma fantastique (Paycheck, Dark City…) et brode habilement autour du thème de la personnalité, de la mémoire et des multinationales. Un scénario bien construit et bien mené par Damien Marie, qui fait la démonstration de son sens de l’intrigue et du rebondissement, fort utiles dans un album qui, sinon, pourrait se résumer à une bête course poursuite. Alternant temps morts et rebondissements, le récit porte le lecteur jusqu’à un cliffhanger qui clôt la première saison et appelle une suite rapide. Grâce à la mise en scène nerveuse et très efficace de Sébastien Goethals, la série se pose d’emblée comme une excellente série d’anticipation, vraiment prometteuse.

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 07/04/2009 )
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