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Bande dessinéeet Science-fiction  

L'anneau des 7 mondes (tome 1) - Le Calme et la Tempête
de Giovanni Gualdoni , Gabriele Clima , Matteo Piana et Davide Turotti
Les Humanoïdes associés 2003 /  12.35 €- 80.89  ffr. / 56 pages
ISBN : 2-7316-6266-2
FORMAT : 24 x 32 cm

SF acidulée

Le premier tome de cette nouvelle série de science-fiction porte bien son sous-titre : le calme et la tempête, c’est en effet à peu de choses près la structure dramatique que suivent ces cinquante-deux planches. Un long préambule qui se termine dans ses dernières pages par une cascade d’événements tous plus explosifs les uns que les autres, et qui promet une série riche en rebondissements.

Voici donc l’histoire des Sept Mondes, sept planètes reliées entre elles par des passages multidimensionnels qui forment l’Anneau. La porte de l’un de ces mondes, Nemo, a été condamnée autrefois pour empêcher les démons qui y siégeaient d’envahir le reste de l’Empire. Mais le passage ne va pas résister plus longtemps aux assauts de ces forces démoniaques et le monde de Mose va de nouveau être dangereusement menacé.

Le premier tome présente avec soin les nombreux protagonistes de cette saga, et le couple de héros se détache : il y a d’abord Timo, le fils du Grand Gérant de l’Empire ; un jeune adolescent un peu fade mais dont on se doute que ce récit épique sera son parcours initiatique. Il y a ensuite Luce, sorte de Peter Pan au féminin, casse-cou et garçonne. Suit un cortège de seconds rôles dont la pertinence au sein de l’histoire n’est pas forcément toujours très évidente dans cet album initial. L’originalité des personnages n’est pas le meilleur atout de cet opus : ainsi le conflit qui oppose Timo à son père a tout du réchauffé, de même qu’il est difficile de faire confiance à Piropa qui a l’étiquette de traître collée sur le visage dès sa première apparition…

Qu’importe, l’intérêt de cet album réside ailleurs : dans le graphisme notamment, très simple et tout en courbes discrètes. L’absence de détails, dans les décors par exemple, peut étonner au premier abord pour ce genre de série qui se targue souvent de créer un univers aussi précis et fouillé que possible. Mais une fois ce parti pris accepté, on reste admiratif devant l’épure dont font preuve certaines vignettes. La mise en couleur, indissociable de ce graphisme efficace, étonne elle aussi par ces dominantes de rose, de violet et de mauve qui courent sur tout l’album. Des effets d’éclairage très réussis, toujours sobres, achèvent de donner une marque originale et très belle à l’album. Avec cette prédominance de teintes pastel, l’esthétique d’ensemble relève plus du film d’animation à la Miyazaki que de la science-fiction d’un Druillet ou d’un Bajram.

Dès lors, l’univers mis en place par les auteurs peut développer tous ses beaux atours et affirmer sa cohérence. Au lecteur de se laisser prendre à cette longue ouverture qui se clôt sur de nombreuses questions laissées en suspens. Une très agréable lecture.

Alexis Laballery
( Mis en ligne le 25/09/2003 )
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