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Bande dessinéeet Science-fiction  

Little Blade, tome 1 - Le patrouilleur du vent
de Hubert , Jean-Pierre Pécau et Def
Delcourt - Neopolis 2000 /  12.06 €- 78.99  ffr. / 48 pages
ISBN : 2-84055-521-2
FORMAT : 24 X 32

La Guerre des triades aura lieu

La Chine éveille souvent les fantasmes des Occidentaux, qui aiment à imaginer le devenir de cet immense pays. Jean-Pierre Pécau et Def brossent dans leur nouvelle série l’histoire d’un pays noyauté par les triades. Ils bâtissent une fresque géopolitique d’anticipation extrêmement réaliste, où le pouvoir communiste a maté la révolte des villes côtières capitalistes par le lancement de missiles nucléaires. Cet arrière-plan politique est complété par une mise en scène de la guerre des triades, dans laquelle s’affrontent la 14K et le Grand Cercle.

Dans ce contexte futuriste qui a énormément d’accents contemporains, les auteurs ont voulu tracer l’itinéraire d’une femme. On se souvient de Zentak, et de cette cyber samouraï qui crevait les planches : Blade revient, puisqu’elle est cette jeune fille de 17 ans élevée dans un camp de l’ONU au Laos puis vendue à un trafiquant pour les bars hots de Hong Kong. Pécau et Def ont choisi de nous raconter la jeunesse d’un de leurs personnages les plus marquants. Aussi sauvage et bonne combattante que la Nikita de Luc Besson, à laquelle elle emprunte quelques traits autant moraux que physiques, Little Blade fait échouer un attentat contre la Licorne, chef de la 14K.

Et c’est parce que, pendant cet attentat, elle a aussi tué le Patrouilleur du vent, éminent personnage de ladite Triade, que Samuel Monk entre en scène. Occidental, érudit, ancien commando, très à l’aise dans la civilisation chinoise, il est chargé de démasquer l’espion qui renseigne les rivaux de la 14K. Avec l’aide de Blade, qu’il prend sous sa protection, il y parviendra au terme d’un récit plein de rebondissements.

Mêlant habilement les légendes et mythologies chinoises à un univers urbain à la fois futuriste et réaliste, les auteurs ont construit une utopie négative dans laquelle il ne ferait pas bon se retrouver : extrêmement crédible, l’histoire du Patrouilleur du vent est appuyée par un graphisme réaliste qui donne le sentiment d’être devant un écran de cinéma, si ce n’est ... devant le journal de 20 heures ! Tantôt glauque, tantôt onirique, l’atmosphère installée fait incontestablement de ce thriller d’anticipation l’un des événements de la rentrée BD.

Thomas Bronnec
( Mis en ligne le 24/11/2000 )
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