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Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Le Tueur (tome 9) - Concurrence déloyale
de Matz et Luc Jacamon
Casterman - Ligne rouge 2011 /  10.40 €- 68.12  ffr. / 56 pages
ISBN : 978220303178
FORMAT : 22,6x30,3 cm

Pétrole, pétrole…

Le tueur, nouveau cycle : après le Venezuela, et toujours en compagnie de l’inestimable Mariano – l’homme des narcos colombiens – le tueur est désormais installé au Mexique, en cheville avec des Cubains. Car Cuba aurait finalement du pétrole dans ses eaux territoriales, de quoi exciter les envies des Etats-Unis, qui n’en sont plus à une baie des cochons près… Des Cubains étonnants d’ailleurs, séduisants et menaçants, à l’image de Katia, le contact du tueur. Il s’agirait donc pour ce dernier de régler quelques soucis administratifs au Texas – un règlement au plomb s’entend – avant de se mettre à jouer avec une plus grosse mise, ni plus ni moins que le pétrole cubain et l’argent des narcos. Une partie à l’échelle internationale, aux enjeux géopolitiques réels, où le tueur et ses amis ne sont que des prête-noms pour des intérêts bien plus dangereux… Et cela pendant qu’en coulisses, d’autres traquenards s’organisent. Il s’agit donc d’une partie compliquée, avec des Cubains agressifs, des Colombiens prêts à tout pour acquérir une vitrine respectable, un Américain revenu de tout et qui pourrait jouer la mouche du coche, le pétrole, qui aiguise toutes les convoitises. Et le tueur, au milieu de tout ce petit monde : la retraite du tueur, ce n’est pas pour demain…

On ne change décidément pas (et heureusement) une équipe qui gagne : explorant toujours les réseaux complexes du crime organisé, Matz et Jacamon prennent de la hauteur et évoluent désormais dans l’univers du risque géopolitique. Dans ce nouvel opus, on passe désormais, en fraude, la frontière américaine, on se promène au cœur de l’industrie pétrolière texane, on explore les économies souterraines des cartels et les états d’âme des ex de la CIA… et toujours dans cette ambiance de thriller exotique, tropicale et sophistiquée. Le tueur, personnage impavide mais pas dénué de sentiments, campe joliment un Candide armé, découvrant, l’air de ne pas y toucher, le « grand jeu » à l’échelle du continent américain. Un grand jeu dont on sent bien qu’il pourrait lui coûter cher : si la figure de l’alligator, présente dans de nombreux albums, disparaît, l’impression que le héros évolue encore dans un marigot à crocodiles demeure réelle. Un nouveau cycle prometteur, qui louche vers la criminalité en col blanc avec, en toile de fond, le conflit américano-cubain… gare !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 03/06/2011 )
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