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Bande dessinéeet Policier - Thriller  

Le Tueur (tome 10) - Le Cœur à l’ouvrage
de Matz et Luc Jacamon
Casterman - Ligne rouge 2012 /  10.95 €- 71.72  ffr. / 56 pages
ISBN : 978220303178
FORMAT : 22,7x30,4 cm

Le tueur inc.

On le savait déjà, le tueur, le héros de Matz et Jacamon, avait engagé une reconversion radicale, passant de l’assassinat pour les cartels colombiens à l’exploitation du pétrole cubain… une reconversion qui laissait d’autant plus dubitatif qu’on se demandait un peu quels étaient ses atouts pour ce nouveau métier. Certes, il disposait de l’appui des cartels, via son complice Marianno, et même d’un beau prête-nom, Haywood… mais plus prosaïquement, que venait faire dans cette galère l’assassin assoiffé de discrétion ? Ce dixième album, qui clôt ce nouveau cycle, apporte sur un plateau la réponse à cette interrogation : le tueur demeure un tueur, et même dans le monde des affaires, un assassin motivé et efficace est une assez bonne base de négociation. Car en mettant la main dans le pétrole cubain, le tueur est entré sur un terrain vaste, immense, et dangereux, celui de la géopolitique, du conflit entre Cubains, Américains et grands pétroliers… Un conflit qui peut se révéler violent, et où un beau costume ne suffit pas. Face à la pression des exilés cubains, comme à la surveillance à peine discrète des pétroliers américains, le tueur va devoir reprendre du service… Direction Miami, Londres ou Paris pour quelques rounds de négociations plombées, et quelques surprises venues d’une autre vie !

Toujours la même maestria dans le graphisme comme dans la mise en scène et l’intrigue : Le Tueur demeure un modèle de thriller en BD, avec cette dimension supplémentaire qu’apporte la question du pétrole et du conflit américano-cubain, ainsi que l’interrogation sur les nouvelles criminalités… en espérant que la série ne vire pas à un écho sombre de Largo Winch. Le personnage du tueur garde toujours cette distance qui le rend fascinant, à l’inverse des autres personnages, plus sensibles aux ors de la politique, et c’est peut être aussi dans cette démesure progressive, qui touche tous les personnages, que la série montre ses ambitions. Une série qui a su ainsi trouver un nouveau souffle et qui demeure l’une des plus réussies en ce domaine.


Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 19/02/2012 )
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