Bande dessinée
Aventure de Jean Van Hamme et William Vance
Dargaud 2002 / 9.45 €- 61.9 ffr. / 48 pages
ISBN : 2871294526
Couchera, couchera pas ?
La première page de chaque nouvel album de XIII est désormais systématiquement consacrée au «résumé de l’épisode précédent». Synthétiser en quelques cases toute l’histoire de l’amnésique le plus célèbre et recordman du monde d’identités est pourtant une véritable gageure. Retenons donc simplement ceci : quand commence ce quinzième opus, XIII aest pourchassé par une multinationale du meurtre et une agence gouvernementale secrète. Appartenant à l’une comme à l’autre - belle prouesse - Jessica, aidée de quelques acolytes patibulaires à souhait, tente de l’éliminer avant qu’il ne parvienne à gagner la plantation du marquis de Préseau, au Costa Verde, où l’attendent ses amis.
Cette course-poursuite commence là où l’album précédent s’était terminé, dans un train. Et se poursuit sur le toit dudit train. Dangereux, ça, très dangereux : par un tour de passe-passe particulièrement osé, XIII sauve la vie de sa tueuse, proche de glisser dans le vide. Qui, du coup, s’entiche de lui. Et les voilà partant ensemble, fuyant les tueurs en service commandé. On se demande dès lors à quel moment ils vont coucher.
Voilà peut-être le point le plus palpitant de l’intrigue : c’est dire comme la série est tombée bien bas. La réponse étant apportée en silence à la page 32, le lecteur parcourt la suite au rythme désormais bien intégré d’un rebondissement minimum par page et devine, au passage, que XIII a donné son premier orgasme à la tueuse brune aux mèches blondes. Un moment particulièrement pathétique d’ailleurs.
Le reste de l’intrigue est quant à lui oublié sitôt qu’il est lu, tant cela fait longtemps que l’on a renoncé à s’y intéresser vraiment. Véritablement passionnante au départ précisément parce qu’elle était complexe, l’histoire de XIII est devenue au fil du temps franchement incompréhensible - faute plus impardonnable que son invraisemblance. Avec Lâchez les chiens !, elle sombre dans un ridicule achevé.
Thomas Bronnec
( Mis en ligne le 18/03/2002 )
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