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Bande dessinéeet Humour  

Naguère les étoiles (tome 3)
de Hervé Bourhis et Rudy Spiessert
Delcourt - Shampooing 2011 /  10.50 €- 68.78  ffr. / 48 pages
ISBN : 978-2-7560-2179-9
FORMAT : 22,6x29,8 cm

Kermit, tu es mon père…

C’est la scène culte du sixième épisode de Star Wars: le moment où Darth Vador, mourant, enlève son masque… un instant émouvant, dramatique, un point de tension dans le film. Tout cela balayé d’un coup de pinceau par Bourhis et Spiessert, qui affublent le seigneur Salvador d’un masque de Kermit la grenouille et d’un sens douteux de l’humour pré-posthume. Ambiance pour ce troisième album de Naguère les étoiles qui reprend la trame du Retour du Jedi, subtilement (ou pas) déplacée dans une période heroic fantasy. Et donc, comme pour les tomes précédents, on s’amuse toujours autant : de running gags débiles (le château en construction du seigneur Salvador, auquel il manque désespérément un parapet) en adaptation surréaliste (les très agaçants Ewoks… que des générations de fans auraient voulu génocider à coup de quadripodes impériaux… sont devenus des bucherons québécois, en VO, avec hache, barbe et coutumes étranges), en passant par les traductions basiques (le bouclier – caché dans le film sur la lune Endor – est ici un vrai bouclier). Mais bien sûr, on attend surtout de cet épisode quelques moments importants : la mort de Yoda (ici transformé en vieillard persécuteur), celle de Darth Vador (so long dad !), les pouvoirs secrets de l’empereur (no comment !), les relations confuses entre Leia et Solo… La série continue joyeusement de chahuter le mythe et jusqu’au dénouement (et un pipi fauconesque), le très candide Jean-Luc s’en prend plein la tête. Mention spéciale toutefois pour Jean-Ba l’huitre (et sa fin cauchemardesque).

Bref, on a bien fait de ne pas changer une équipe qui gagnait : ce troisième et ultime (hélas) tome de Naguère les étoiles ouvre déjà la voie à un concept porteur (du moins si les futurs repreneurs ont le même humour gentiment blasphématoire que Bourhis et Spiessert), celui de l’adaptation parodique et transposée. Les dialogues jouent toujours avec autant d’efficacité sur l’humour non-sense, le running gag ou l’allusion fine, et surtout, la trame des films est fidèlement suivie (seul ce benêt de Jean-Luc s’égare dans une scène… mais on le lui rappelle vertement). Bref, une série qui s’achève, mûrement menée et qui a su rester fidèle à ses promesses. Reste, comme tous les puristes, à décider, comme pour les films, du tome le plus réussi… Encore un défi de fan !

Gilles Ferragu
( Mis en ligne le 14/03/2011 )
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