L'actualité du livre
Bande dessinéeet Humour  

Tintouin chez le psychanalyste
de Serge Tisseron
Calmann-Lévy 2004 /  12 €- 78.6  ffr. / 64 pages
ISBN : 2-7021-3458-0
FORMAT : 19 x 24 cm

Conversations sur le divan

Serge Tisseron est la preuve vivante que, contrairement à ce qu’on pourrait penser, des gens remarquables passent aussi à la télévision. Psychiatre et psychanalyste, Serge Tisseron est un grand bédéaste (on lui doit notamment Tintin et le secret d’Hergé). Il travaille sur le pouvoir des images (Enfants sous influence, Les écrans rendent-ils les jeunes violents ?). Serge Tisseron enfin est lui-même auteur de bandes dessinées. Il publie de petites histoires dans Psychologies Magazine. Ces histoires ont déjà été reliées en trois volumes (Les Oreilles sales, Bulles de divan, Journal d’un psychanalyste). Voici le quatrième : Tintouin chez le psychanalyste.

Ces petites histoires en une page se présentent à peu près toujours de la même façon. Un personnage est allongé sur un divan, reproduit quasiment à l’identique sur cinq à huit vignettes ; et il parle à sa psychanalyste, qu’on aperçoit parfois. Exemple :
«Les vacances, avec mon mari, c’est toujours pareil… Quinze jours avant le départ… il se plonge dans ses guides de voyage… Et après, c’est comme s’il avait déjà tout vu… Quand je lui dis : … «Qu’est-ce que tu penses de cet endroit ?»… Il me répond : «Vraiment extraordinaire ! Guide du Routard, page 98»… Et quand je lui dis : «Tu ne trouves pas que c’est beau ?»… Il me répond : «Absolument sublime ! Guide bleu, page 283»…
— Et vous, comment réagissez-vous à cela ?
— Je lui répond comme il le mérite : «Grand obsessionnel ! Freud, page 212.
»

C’est souvent très drôle, toujours bien vu. A la fin de l’album, chacun des six petits bonshommes de Tisseron (qui rappellent un peu, graphiquement, les Peanuts de Schulz) donne son avis sur son psy et illustre à sa manière ses problèmes personnels et la notion freudienne de transfert. On passe un très bon moment en leur compagnie, même si on souhaiterait parfois que Serge Tisseron soit un peu plus mordant et un peu moins gentil.

Sylvain Venayre
( Mis en ligne le 17/04/2004 )
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