Jeunesse
Documentaires de Quentin Blake
Gallimard 2005 / 15 €- 98.25 ffr. / 77 pages
ISBN : 2-07-057158-0
FORMAT : 19,5cm x 25,0cm
Traduction de Anne Krief.
Carte blanche à Blake
Pour célébrer sa réouverture, le Petit Palais a donné carte blanche au célèbre illustrateur britannique Quentin Blake. Lui qui publiait son premier dessin satirique a 16 ans, dans Punch, est maintenant directeur du département d’illustrations du Royal Collège of Art de Londres, et sa renommée n’est plus à faire. Ecrivain et dessinateur de plus de 250 livres pour la jeunesse, dont beaucoup avec Roald Dahl, il pose un regard inhabituel sur les œuvres du Petit Palais.
Il en choisit 58, pastels, peintures et estampes, de Courbet, Toulouse-Lautrec, Vuillard, Steinlen, Chahine, Renoir, Denis, des Bracquemond, et de bien d’autres, autour du thème de la femme. Et le titre de l’exposition emprunte d’ailleurs celui du célèbre tableau de Courbet : Les Demoiselles des Bords de Seine, que l’on découvre à la toute fin de l’album, en conclusion. Ces demoiselles, l’une endormie et l’autre songeuse, le regard perdu dans la nature, illustrent parfaitement l’invitation de Blake à rêver. Il ne s’adresse en particulier à personne, ni aux historiens de l’art, ni aux amateurs, mais à la sensibilité naturelle de chacun : «pour entrer dans ce livre, il n’est pas nécessairement besoin de posséder une connaissance étendue de l’art et de l’histoire de l’art». Et de continuer en invitant le lecteur à regarder les œuvres avec ses propres pensées et réactions.
C’est aussi la raison pour laquelle Quentin Blake n’a pas commenté chacune des œuvres, mais les a réunies sous des chapitres thématiques qui font écho à notre quotidien : au travail, en ville, en société, en famille, à la campagne… En conclusion de chaque chapitre, il échafaude des hypothèses sur la vie des personnages et imagine un hors champ aux œuvres. Et pour nous inviter à prendre la distance nécessaire, Blake nous donne pour guides des petits anges et des enfants espiègles qui nous rappellent, tout au long du livre, que nous devons regarder les tableaux avec le cœur plutôt qu’avec la raison. Il est vrai que l’on se surprend souvent à rêver, sur les œuvres choisies autant que sur les illustrations qui les accompagnent : c’est d’ailleurs pourquoi, selon la formule consacrée, cet album conquiert petits et grands !
Rachel Lauthelier-Mourier
( Mis en ligne le 10/03/2006 )
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