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Jeunesseet Adolescents  

Le Fantôme d'Hollywood
de Ray Bradbury
Denoël - Empreinte 2017 /  16,50 €- 108.08  ffr. / 448 pages
ISBN : 978-2-207-13943-1
FORMAT : 12,5 cm × 17,5 cm

Alain Dorémieux (Traducteur)

Littérature de jeunesse

Ray Bradbury (1920-2012) fait partie des grands noms de la littérature de science fiction américaine moderne. On lui doit quelques romans célèbres - Chroniques martiennes, Fahrenheit 451, La Solitude est un recueil de verre - ainsi que des recueils de nouvelles tout aussi respectés. Entre avant-garde et littérature populaire, Bradbury compte beaucoup d’admirateurs, adeptes du genre. En 1966, François Truffaut adapte pour le cinéma Fahrenheit 451.

Le Fantôme d’Hollywood (1990), sorte d’hommage dévié au Fantôme de l’Opéra de Gaston Leroux, fait partie des dernières œuvres de l’écrivain. On le retrouve très inspiré, libéré des contraintes romanesques, entre polar horrifique et pastiche de roman policier. Le narrateur, scénariste pour Hollywood dans les années 50, est victime d’une vision qui le saisit d’effroi alors qu’il arpente le cimetière qui fait face aux studios de cinéma où il officie. Un homme tente d’escalader un mur avant de retomber à ses pieds. Or l’homme a été enterré il y a 20 ans ; notre héros est donc quelque peu surpris de voir le mort-vivant ainsi suspendu dans les airs ! A partir de cette découverte macabre ou onirique, il se lance dans une enquête quelque peu saccadée par pléthore d’événements violents et de morts brutales, en compagnie de son confrère, un énergumène maquettiste.

On peut reconnaître à ce long roman (et au vu de l’âge de Bradbury en 1990) une imagination débordante, un style tout à fait iconoclaste (à l’image des genres pratiqués) qui alterne entre roman policier classique et «comics» américain où les dialogues peuvent êtres orduriers et les enchaînements pour le moins surprenants. Du coup, on se demande si l’auteur aux millions de ventes ne se contente pas simplement d’un exercice de style offert à ses lecteurs plutôt qu’à un roman populaire où l’intrigue prédominerait sur l’atmosphère.

Le lecteur, perdu dans cet imbroglio de personnages loufoques, de morts décrites comme dans une bande dessinée des années 60, et l’avancée d'une enquête digne de mauvais films hollywoodiens, peine à trouver sa voie. Même si le pastiche est clair et l’humour véritablement présent, on pense à suggérer ce roman uniquement à un lectorat préadolescent découvrant le genre du roman policier, ou aux inconditionnels de Bradbury et autres curieux.

Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 29/11/2017 )
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