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Histoire & Sciences socialeset Antiquité & préhistoire  

L’Armée romaine - Une armée modèle ?
de Catherine Wolff
CNRS éditions - Biblis 2012 /  8 €- 52.4  ffr. / 220 pages
ISBN : 978-2-271-07550-5
FORMAT : 10,8 cm × 17,7 cm

L'armée romaine dans ses réalités

Professeur d’histoire romaine à l’Université d’Avignon et des Pays du Vaucluse, Catherine Wolff renouvelle les études sur l’armée romaine avec son ouvrage récemment paru au CNRS. L’armée romaine renvoie à plusieurs notions complexes, explique l’universitaire d’emblée, contrairement à l’image d’Epinal simplificatrice que tout un chacun peut avoir en tête.

L’armée romaine connut beaucoup d’évolutions de tout premier ordre. L’armée a d’abord été un instrument de conquête avec Servius Tullius, l’inventeur de l’armée romaine. Ensuite, il y eut une armée permanente. Et puis il y eut une mutation durant la période allant de Marc Aurèle à Dioclétien. Au IIe siècle après Jésus Christ, Rome est à son apogée. Peu à peu, l’armée se professionnalisa.

Les centurions et les décurions, qui servaient à encadrer l’armée, n’exerçaient cette fonction que pendant un an. Ce qui n’était pas sans poser problème quand ils redevenaient de simples soldats. Toutefois, en dépit de ces difficultés d’organisation, l’armée romaine multiplia les conquêtes et, mieux, assura leur pérennité.

Sa réputation est sans égale, car l’armée romaine réussit à concilier à la fois l’exigence de mobilité et la puissance du choc. En effet, elle multiplia les emprunts auprès des autres peuples de la Méditerranée au fur et à mesure de son histoire. Les Romains se singularisaient en effet par leur capacité à se remettre en cause et à assimiler certaines des techniques et organisations militaires de leurs adversaires.

Reflet des circonstances de l’époque, elle était loin d’être une armée parfaite. Les désertions, passages à l’ennemi et autres mutinerie n’étaient pas rares, mais tout de même assez limités. L’importance du commandement était absolument vitale pour éviter les désertions. Le bon chef devait être extrêmement proche de ces hommes.

Les empereurs romains essayaient souvent de s’attirer les bonnes grâces de l’armée par l’attribution de récompenses. La sévérité des punitions dans l’armée romaine a frappé nombre d’historiens. Elles devaient en effet susciter plus de peur que celle que l’on peut éprouver sur un champ de bataille. Cependant, les fautes n’étaient pas toutes punies de la même façon.

Ce qui fit le succès de l’armée romaine, c’est son grand sens de la discipline. Le soldat apprenait à être soldat. La discipline était, avant tout, une formation. Si le soldat changeait de corps, il n’avait pas de mal à s’adapter, car il retrouvait des exercices connus. L’armée romaine savait faire la guerre avec méthode. Elle pratiquait des combats on ne peut plus ordonnés. Toutefois, comme toutes les armées, elle connut des graves défaites, même si elle sut souvent profiter de la division de ses ennemis. L’entrainement des soldats contribua beaucoup à ses innombrables succès.

L’armée romaine fut, d’autre part, un important vecteur de diffusion du mode de vie romain. Elle concourra à la bonne marche de l’administration de l’empire et à circulation des idées et des croyances. L’armée assura aussi la prospérité de Rome. C’est avec Auguste que les soldats romains se professionnalisèrent et devinrent des soldats de métier. Les plus grands généraux de l’armée romaine furent César et Scipion l’Africain.

En raison de son prestige, de la gloire dont elle s’est à juste titre auréolée et de ses innombrables succès, l’armée romaine n’eut de cesse d’inspirer le cinéma (les péplums), la littérature et la bande dessinée. Ce petit ouvrage permet ainsi de faire le tour de la question de façon sérieuse et didactique, et non ennuyeuse. Une remarquable enquête !

Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 18/12/2012 )
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