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Histoire & Sciences socialeset Biographie  

Marie Stuart. La reine ardente
de Isaure de Saint-Pierre
Perrin 2011 /  23 €- 150.65  ffr. / 409 pages
ISBN : 978-2-262-03569-3
FORMAT : 15,7cm x 24,1cm

Marie Stuart la tumultueuse

A la fois historienne, romancière et journaliste, Isaure de Saint-Pierre vient de se pencher sur la vie passionnée et fort tumultueuse de Marie Stuart. D’excellente facture, le récit biographique de la prolifique auteure s’intitule Marie Stuart. La reine ardente et a été publié aux éditions Perrin.

Née en 1542, moins d’une semaine avant la mort de son père (Jacques V), Marie était issue de la famille royale Stuart, laquelle régna d’abord sur l’Ecosse (1371-1714), puis sur toute la Grande-Bretagne (1603-1714). Il convient d’emblée de préciser que les droits des Stuart sur la couronne d’Angleterre se fondaient sur l’union de Jacques IV Stuart avec Marguerite Tudor, fille d’Henry VII. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’Elisabeth Ière fit montre d’une méfiance singulière, voire d’une certaine animosité, à l’égard de sa cousine Marie Stuart.

Celle-ci fut, il est vrai, un personnage haut en couleurs. Non seulement reine d’Ecosse (1542-1567), elle fut également reine de France (1559-1560). Sous la régence de sa mère, Marie de Guise, Marie Stuart fut fiancée au dauphin de France. Elle fut ensuite emmenée en France, où elle fut élevée à la cour du roi. Le 24 avril 1558, Marie Stuart épousa le dauphin et signa, à cette occasion, un acte secret : si elle devait disparaître sans enfant, ses droits sur l’Ecosse et l’Angleterre seraient transmis à la couronne française. Un an après, son mari devint roi de France, mais mourut dès 1560. A regret, la veuve dut revenir en Ecosse.

Outre-Manche, Marie Stuart fit l’expérience de la Réforme. Elle mena une politique relativement prudente, en s’entourant notamment de conseillers protestants. Mais, en 1565, Marie épousa son cousin le jeune Henry Stuart, lord Darnley, que d’aucuns tinrent pour médiocre. N’ayant pour lui que sa beauté, Henry était lui aussi catholique, inconvénient de taille en pays protestant. Le couple ne fut pas particulièrement heureux, loin s’en faut, puisque Henry fit assassiner le favori de Marie. Son nouveau favori, James Hepburn, s’occupa quant à lui de faire disparaître l’encombrant mari : en 1567, la chambre dans laquelle se trouvait Henry fut pulvérisée par une explosion criminelle…

Trois mois après, Marie Stuart épousa ce sémillant favori, ce qui provoqua l’ire du peuple, du pape et de la plupart des cours européennes. L’union fut en effet célébrée selon le rite protestant. Pourtant, des nobles acquis à la Réforme se soulevèrent et vainquirent l’armée de Marie. Prisonnière, la reine fut emprisonnée dans divers châteaux. Après avoir abdiqué en faveur de son fils, Marie Stuart parvint à s’évader et s’en alla trouver refuge en Angleterre. Soupçonnant chez Marie le dessein de s’arroger le trône anglais, Elisabeth interna sa dangereuse rivale pendant plus de dix-huit ans.

L’initiative n’était pas totalement hasardeuse, puisque Marie Stuart organisa plusieurs conspirations visant à déstabiliser Elisabeth. Le 25 octobre 1586, Marie fut jugée, puis condamnée à mort. Si l’idée de faire exécuter la sentence répugna longtemps la reine d’Angleterre, Elisabeth finit par l’ordonner en 1587. Marie mourut avec courage et en tenant fermement sur sa foi catholique.

Avec une belle plume, c’est la vie romanesque de cette princesse cultivée que retrace Isaure de Saint-Pierre.

Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 25/10/2011 )
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