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Histoire & Sciences socialeset Biographie  

La Véritable histoire de Néron
de Alain Rodier
Les Belles Lettres - La véritable histoire 2013 /  13.50 €- 88.43  ffr. / 235 pages
ISBN : 978-2-251-04015-8
FORMAT : 11,0 cm × 18,0 cm

Fils d'Agrippine

Né en 1946, Alain Rodier est diplômé du Centre International d'Enseignement Supérieur du Journalisme de Strasbourg. Après avoir débuté sa carrière de journaliste à l’ORTF Alsace, il fut nommé directeur des rédactions de Radio France Internationale durant les années 1980. Par la suite, il devint notamment grand reporter, puis rédacteur-en-chef et chef du service de politique étrangère de la rédaction nationale de France 3.

Après avoir écrit Reza Pahlavi. De l’exil à la reconquête, une biographie sur le fils du Shah d’Iran dans le contexte de la révolution de 1979 (Plon, 1985), Alain Rodier a dernièrement consacré un livre à La Véritable histoire de Néron. Dans cet ouvrage, paru aux Belles Lettres, le journaliste a rassemblé et présenté des textes d’auteurs antiques sur l’empereur romain. Tacite, Suétone, Sénèque, Plutarque, Pline et Dion Cassius racontent la vie de Néron.

Ainsi que l’écrivit Suétone, «de son horoscope, nombre de gens tirèrent aussitôt une foule de prédictions effrayantes, et l’on vit même un présage dans les paroles de son père Domitius répondant aux félicitations de ses amis «qu’il n’avait pu naître d’Agrippine et de lui rien que de détestable et de funeste à l’Etat»». Les augures n’étaient donc pas particulièrement flatteurs lors de la venue au monde de Néron, en 37 après Jésus Christ. La suite confirma assez largement ces funestes prédictions.

Sa mère joua un rôle extrêmement important dans la montée en puissance du futur empereur. Elle le fit d’abord adopter par l’empereur Claude en 51, puis elle lui fit épouser Octavie en 53, laquelle était la fille de Claude. Ensuite, Agrippine réussit à éliminer les partisans de Britannicus, le fils du précédent mariage de Claude, et à la mort de l’empereur Néron fut proclamé empereur à l’âge de 17 ans (54).

Néron passait initialement pour un homme sans envergure ni personnalité particulière. Proche du philosophe Sénèque, il s’intéressait surtout à la poésie et à la musique. Sa mère Agrippine escomptait gouverner par son intermédiaire. Elle entendait le manipuler pour continuer à faire valoir ses vues. Les premières années de son règne furent certes prometteuses, ainsi que le relevait Trajan, mais les choses ne tardèrent pas à se dégrader…

Les amis de Néron comme Burrhus et Sénèque poussèrent Néron à se défaire de la très (trop) envahissante tutelle maternelle. Il fit donc assassiner Britannicus, duquel Agrippine se rapprochait, puis sa mère elle-même... Sous l’influence de sa maîtresse Poppée Sabina, il fit exiler son ex-épouse Octavie, avant de la faire exécuter. Le règne de l’empereur dégénéra alors en despotisme marqué par nombre d’atrocités et d’extravagances.

Se donnant très souvent en spectacle lors de jeux, de danses et de pièces fantasques, son étoile ne tarda pas à pâlir. La rumeur publique en fit l’auteur de l’incendie de Rome en 64. Néron accusa alors les chrétiens, qu’il se mit à persécuter. S’il fit reconstruire et embellir la ville, les scandales continuèrent à se multiplier. Le Sénat finit par le déclarer ennemi, ce qui le poussa à la fuite. Il se fit tuer par son secrétaire en 68 et aurait expiré ces mots : «quel artiste meurt avec moi !».

Ce règne si médiocre et rocambolesque fut commenté par bien des auteurs. Sa mort, raconte Suétone, s’accompagna d’une vive «allégresse publique».

Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 19/03/2013 )
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