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Histoire romaine - Tome VIII, Livre XIII - Guerres civiles Livre 1
de Appien
Les Belles Lettres -  Collection des universités de France - Série grecque 2008 /  65 €- 425.75  ffr. / 212 pages
ISBN : 978-2-251-00550-8
FORMAT : 12,6 x 19,2 cm

L’auteur du compte rendu : Yannick Durbec, professeur agrégé de Lettres Classiques, Docteur ès Lettres, enseigne en Classes Préparatoires aux Grandes Écoles.

Appien et les guerres civiles

Ce volume comporte une introduction générale aux neuf livres des Guerres civiles, dont seuls les cinq premiers sont conservés. Cette introduction se compose de deux parties. La première examine le sujet et le contenu des neufs livres, étudie la question de l’extension contemporaine de l’Histoire romaine, puis analyse les rapports que l’œuvre de Florus entretient avec celle d’Appien. La deuxième partie est consacrée au sujet et à l’aspect anecdotique et moral des Guerres civiles.

Appien retrace dans le premier livre des Guerres civiles les guerres intestines qui affligèrent Rome, du tribunat de Tiberius Gracchus jusqu’à Sylla. Il décrit à l’origine des guerres civiles un conflit entre riches et pauvres, semblable à ceux que connaissait la pensée politique grecque au moins depuis Théognis de Mégare. Cependant, une des spécificités du conflit romain est selon Appien sa gradation : le mal s’aggravant avec le temps. Le tribunat de Tibérius Gracchus marque le début du processus en ouvrant le débat de la réattribution de l’ager publicus. Si Appien juge son projet excellent, en revanche il condamne l’usage de la violence qui accompagne sa réalisation. Afin de s’opposer à l’action des IIIviri chargés de la récupération et de la redistribution des terres, les «Italiens» se placèrent sous la protection de Scipion Emilien. Appien évoque ensuite le tribunat de Gaius Gracchus, en suivant une tradition hostile au tribun présenté comme un démagogue, dont le pouvoir politique se résume à tenter d’abaisser le sénat et de se maintenir au pouvoir. Le récit se poursuit avec le tribunat d’Apuleius Saturninus qui offre l’occasion à Appien de présenter Marius comme un personnage sans scrupule.

Appien explique que s’il traite ensuite la guerre avec les «Italiens», plus connue sous le nom de guerre sociale, c’est parce qu’elle joue un rôle de transition entre les premières dissensions et les guerres civiles à proprement parler. Le récit de cette guerre s’intéresse essentiellement aux actes de ceux qui seront les protagonistes de la première guerre civile : Sylla, Gnaeus Pompeius, Metellus.

La deuxième partie du livre est consacrée aux guerres civiles. L’apparition d’un nouveau chef politique, le stasiarque, marque la transition entre les deux époques. L’attribution du commandement de l’armée envoyée contre Mithridate fut la cause de la rivalité qui éclata entre Sylla et Marius, et par suite de la guerre civile. Marius entreprit de faire retirer son commandement à Sylla qui l’avait obtenu légalement. Ce dernier se réfugia auprès de ses soldats, puis marcha sur Rome. Sylla et son collègue Pompeius Rufus se présentèrent alors comme les défenseurs de l’ordre public et proposèrent des mesures, trois selon Appien, qui constituèrent la première constitution syllanienne. Appien fait ensuite le récit des répressions qui marquèrent le premier consulat de Sylla. Après l’assassinat de Pompeius Rufus par ses propres soldats, Sylla partit pour la Grèce. Un violent conflit opposa les deux nouveaux consuls Cornelius Cinna, sur lequel s’appuyaient les marianistes, et Gnaeus Octavius. L’entrée de Cinna et Marius dans Rome fut suivie du massacre implacable des partisans de Sylla. Après la mort de Marius, lors de son septième consulat, Cinna eut à faire face au retour de Sylla, vainqueur de Mithridate. Mais il fut tué par ses troupes et Sylla affronta alors les consuls nouvellement élus. La guerre qui suivit se termina par la victoire de Sylla et la répression de tous ceux qui avaient collaboré avec les consuls contre le vainqueur de Mithridate, qui se fit nommer dictateur, jusqu’à son abdication en 79 av. J.-C. À la mort de Sylla, les deux consuls en exercice entrèrent en conflit. Catulus, vainqueur, sauva provisoirement l’œuvre du dictateur.

La suite du récit met en scène le jeune Pompée, qui sera le personnage principal du livre II. La victoire de Pompée contre Sertorius en Ibérie trouve son pendant dans le succès de Crassus contre Spartacus.

Yannick Durbec
( Mis en ligne le 10/03/2009 )
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