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Histoire & Sciences socialeset Géopolitique  

Atlas des peuples d'Afrique
de Jean Sellier
La Découverte 2011 /  39.90 €- 261.35  ffr. / 207 pages
ISBN : 978-2-7071-6760-6
FORMAT : 24cm x 18cm

Etats, peuples, populations...

Il y a d’abord eu l’Europe, l’Amérique, puis l’Asie ainsi que les peuples d’Orient. C’est désormais au tour de l’Afrique de faire l’objet d’une publication de la part des éditions de La Découverte. A la fois géographe et historien, Jean Sellier nous livre cette fois une nouvelle édition - «revue et mise à jour» - de l’Atlas des peuples d’Afrique. Ce n’est pas un coup d’essai, loin s’en faut, puisque J. Sellier est un auteur chevronné. Il a fait publier de nombreux autres atlas qu’il a écrits seul ou avec son père.

Dans cet ouvrage comportant plus de soixante-quinze cartes, le géographe débute par une précision quant au titre qui a été choisi. Au cours de son avant-propos, il explique en effet que sur ce continent, «peut-être plus encore qu’ailleurs, la notion de «peuple» doit être maniée avec prudence». De même que le terme «population», le concept de peuple est ici utilisé de «façon volontairement floue». Par contre, J. Sellier avance sans ambages qu’il n’emploie pas le terme d’«ethnie», dans la mesure où «il a trop souvent, dans le langage courant pris une connotation particulière et ambiguë, à la fois culturelle et raciale, comme dans [dans l’expression] purification ethnique».

Ainsi, le géographe évoque des populations très diverses, comme les Kabyles, les Khosas, les Zagoué ou les Bantous. Afin de distinguer les peuples les uns des autres, J. Sellier a recours au «critère le plus commode [qui] reste celui de la langue, du moins en règle générale». La langue présente, il est vrai, deux avantages importants : ce critère est en effet «relativement objectif et perçu comme significatif par les intéressés eux-mêmes». Toutefois, les dialectes sont pléthore : on en dénombre près de 1.500. S’il faut en principe considérer qu’il y a autant de peuples d’Afrique, l’auteur a préféré s’appesantir sur «les plus importants, numériquement, en sachant que de nombreuses langues ne sont parlées que par des groupes restreints et très localisés».

A l’instar des autres atlas de cette collection, les peuples sont situés dans un contexte global. Pour ce faire, «l’approche historique joue un rôle essentiel». Ce qui est d’autant plus nécessaire que l’histoire des Africains précédant la colonisation est méconnue de ce côté-ci de la Méditerranée. L’histoire de ces peuples a, en outre, toujours été narrée à travers le prisme des Européens. J. Sellier suit donc pour chaque peuple un schéma précis et pédagogique : 40% des analyses pour «l’histoire des peuples avant la colonisation», 20% pour «l’époque coloniale» et 40% pour «l’évolution des États africains depuis l’indépendance».

Dans ce clair et intéressant Atlas, les peuples africains sont donc présentés de deux façons, historique et géographique, «selon les États dont ils relèvent aujourd’hui». A chaque fois, le texte et les cartes se complètent harmonieusement et permettent de rendre compte de la complexité africaine. Au fil des pages, le lecteur vogue de découverte en découverte.

Jean-Paul Fourmont
( Mis en ligne le 03/05/2011 )
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