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La WEBTV et moi
de Virginie Michelet
L'Harmattan 2003 /  16.80 €- 110.04  ffr. / 205 pages
ISBN : 2-7475-3672-6

La WEBTV et moi

Pas facile de raconter les deux années de la bulle Internet sans tomber dans la nostalgie geignarde ou la caricature. Virginie Michelet y parvient parce qu'elle en parle simplement comme d'une expérience professionnelle passionnante, en évitant les écueils habituels : le jargon des jobastres des nouvelles technologies de l'information, ou le sourire entendu des gros malins qui eux, savaient bien que tout ça n'irait pas bien loin et qu'ils l'avaient bien dit. Cette courte période était avant tout un moment fort de création d'entreprises, financées par des société de capital-risque qui méritaient enfin leur nom.

Cet enthousiasme gagne la jeune mère de famille qui s'émerveille de ce que l'on puisse transmettre des images vidéo par le fil du téléphone et se dit qu'il y a sans doute ni plus ni moins qu'une nouvelle forme de télé en gestation. CanalWeb est le pionnier de l'époque, c'est donc là qu'elle veut travailler. Mais pour arriver à ses fins, Virginie Michelet fait un grand détour et se paie le luxe d'aller voir d'abord ce qui se passe à la Mecque, au coeur même de la Silicon Alley new-yorkaise, chez le pionnier américain Pseudo.com. Un chemin tortueux pour se faire embaucher par une entreprise française, mais après tout plutôt enrichissant. C'est d'ailleurs un des intérêts de ce livre que de pouvoir raconter la bulle vue des deux rives de l'Atlantique.

Après cette première expérience, Virginie l'obstinée réussit à rejoindre et intégrer l'opérateur français de télévision sur Internet, vit son explosion, tout juste un an après celle de son inspirateur new-yorkais et termine sa trajectoire chez un des derniers survivants de cette époque, une petite start-up spécialisée dans la vente de vidéo sur Internet, mais cette fois côté BtoB. BtoB ? Mais oui, rappelez vous : le "Business to Business", l'ultime refuge des investisseurs blessés, en mal de revenus et de modèles économiques. Après tout devaient-ils se dire, une activité dont la définition contient deux fois le mot business ne peut qu'être salvatrice, et qui sait peut être rédemptrice...

En prime notre intrépide mère de famille nous livre même sa vision de la télé du futur et surprise : c'est plutôt articulé, sans prétention et plein de bon sens. Mais le principal mérite de ce petit livre, qui se lit vite et bien, est sans doute de rappeler à ceux qui parlent aujourd'hui de l'Internet comme d'une maladie honteuse qu'il fut une époque où on a cru aux entrepreneurs et autres innovateurs de tout poil, et qu'on les a même encouragés et financés par dessus le marché ! Et ça se passait en France (mais si puisque je vous le dis), entre le printemps 1998 et le printemps 2000.

Jacques Rosselin, fondateur de CanalWeb
( Mis en ligne le 24/03/2003 )
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