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Saint-Saëns - Le Beethoven français de Philippe Majorelle Séguier 2009 / 18 €- 117.9 ffr. / 160 pages ISBN : 978-2-8404-9539-0 FORMAT : 15 x 21 cm Impasse Saint-Saëns Ce qui peut nous consoler d’un méchant livre, c’est de penser que l’auteur l’a payé de sa poche. Le Saint-Saëns de Philippe Majorelle, « compositeur et critique musical », s’annonçait bien : un grand créateur, pourtant méconnu, oublié des biographes depuis assez longtemps pour rafraîchir le sujet à coups d’archives et de vues neuves. Sans oublier un sous-titre émoustillant : « le Beethoven français », alors qu’on s’est trop souvent contenté de rapprocher sa précocité de celle de Mozart. Las ! Ne comptez pas sur l’auteur pour avancer le moindre argument à l’appui de cette comparaison. Au contraire, il ne cesse de souligner la mauvaise réputation dont Saint-Saëns pâtissait en Allemagne… Aucune vigueur, aucune rigueur dans ces pages oiseuses, aucun document, aucune référence, mais une simple Wikifiche étalée sur 150 pages, émaillée d’aveux d’impuissance : « Saint-Saëns fut gêné par sa connaissance limitée des mathématiques. Sans cette lacune, aurait-il trouvé la base fondamentale d’une théorie sur la musique ? Voilà une question à laquelle il est bien impossible de répondre. » C’est ainsi que progresse la musicologie. Veut-on se faire en trois mots une idée du style de Saint-Saëns et, par la même occasion, de Philippe Majorelle ? Voici : « Saint-Saëns a voulu apaiser les prurits d’originalité de ses contemporains »… Notre auteur s’est appliqué la même pommade. Est-il meilleur dans l’art du portrait ? Disons qu’il sait camper un personnage : « Saint-Saëns était de petite taille, son regard était vif et pénétrant, son grand nez busqué l’a parfois fait prendre pour un juif. » Ceci s’écrit en 2009. On veut croire que l’éditeur était au bistrot. Olivier Philipponnat ( Mis en ligne le 25/09/2009 ) |
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