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Réussir l'observation gérontologique - Vieillissement et cohésion sociale
de Anne Latty et Jean-Louis Sanchez
Dunod - Action sociale 2003 /  22 €- 144.1  ffr. / 128 pages
ISBN : 2-10-007337-0
FORMAT : 16x24 cm

L’auteur du compte rendu : Raymonde Roman, infirmière d’Etat, côtoie, dans le cadre de l’exercice libéral de sa fonction, les personnes âgées depuis plus de trente ans. Elle a créé dans l’Aude, avec des assistantes sociales, une association de coordination, Sélénée, visant à proposer aux personnes âgées l’ensemble des services médicaux, sanitaires et sociaux les concernant. L’association a finalement été déboutée par les collectivités territoriales...

Repenser nos réponses

Les auteurs de ce document d’action sociale destiné aux «professionnels» de la politique vieillesse proposent une réécriture actualisée d’un premier guide méthodologique publié par l’ODAS (Observatoire National d’Action Sociale décentralisée). L’ODAS a été créé le 14 juin 1990, sous forme associative, afin de permettre une réflexion inter-institutionnelle des principaux décideurs et acteurs de l’action sociale. Jean Louis Sanchez en est le fondateur, Anne Lety est responsable de l’observatoire des politiques de soutien au vieillissement.

L’ODAS se compose de deux collèges : le collège des collectivités locales (départements, communes) et le collège des administrations et institutions (ministère de l’emploi et de la solidarité, mutualité sociale agricole, caisse nationale d’assurance vieillesse, monde associatif). C’est une institution nationale ; cette publication est donc une production de l’ODAS, certes intéressante par la pertinence des méthodes proposées, mais qui, sur le terrain, au plus près des personnes âgées, n’aboutit qu’à un sempiternel immobilisme dans les réponses apportées, à une frilosité toute fonctionnaire des services, à une démission ou à une délégation aux familles, aux voisins, aux professionnels de terrain. Quelques petits exemples concrets :

• Pas de portage de repas le Dimanche et les jours fériés.
• Pas d’aide ménagère ces mêmes jours.
• Pas ou peu d’aide à l’entretien courant, petites réparations...
• Peu de services de coordination ...

Sans vouloir minimiser, bien au contraire, les grandes réflexions, il serait opportun de baisser un peu les yeux pour regarder au microscope les petits besoins de la vie quotidienne d’une personne âgée maintenue à domicile. Nul besoin de financement ou de rapport pour enlever un tapis gênant, ce qui évitera une fracture du fémur, nul besoin de financement pour guider une alimentation, une bonne hydratation, seulement du bon sens et une écoute de ceux qui, jour après jour, interviennent auprès de ces personnes (médecins, kinésithérapeutes, infirmières).

Cet ouvrage, publié sans doute dans l‘urgence d’un été 2003 dramatique pour la population âgée, n’est qu’un essai de plus, sans réelle innovation. Les collectivités territoriales ont une incapacité structurelle à allier un savoir faire à un vouloir mieux faire, ont incapacité à mettre en synergie les volontés, ont incapacité à répondre de façon humanisée et individualisée, ont incapacité à gérer l’urgence.

Il faut en effet «repenser nos réponses» ; le vieillissement des populations occidentales devrait être la préoccupation majeure des politiques publiques. Les enjeux cruciaux du maintien à domicile exigent un changement d’échelle, un effort et un programme ambitieux, une dynamique capable d’entraîner les collectivités territoriales et les partenaires de terrain.

Raymonde Roman
( Mis en ligne le 22/05/2004 )
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