Musique Classique &Opéra
Musique instrumentale Robert Schumann (1810-1856)
Sylvie Carbonel ( piano )
Intégral Distribution M&A 2007
CD JS 223
Lorsqu’il composa les Fantasiestücke qu’il dédia à la pianiste anglaise Anna Robena Laidlaw, Robert Schumann n’avait pas encore retrouvé Clara. Le père de celle-ci entravait toujours leur bonheur.
Ces pièces sont d’une grande liberté de ton car, comme le rappelle Harry Halbreich, «en allemand, le mot «phantasieren» désigne l’acte d’improviser». Datant de 1837, ce cycle est inspiré de l’écrivain E. T. A. Hoffmann et notamment de son œuvre littéraire Pièces de Fantaisie à la manière de Callot. Ce dernier étant un célèbre graveur du 17ème siècle. Humoreske en si bémol majeur est une partition pour le moins difficile, exigeante et peut paraître hermétique. Schumann lui-même confiait à un ami : «Les Français ne peuvent pas comprendre non plus le terme d’«humoresque». Et il est bien malheureux que votre langue n’ait pas de mot exact pour rendre justement deux particularités aussi enracinées dans la nationalité allemande que l’exaltation du rêve (schwärmerische) et l’humour : lequel est précisément un mélange heureux d’exaltation et d’esprit farceur».
La jeune pianiste Sylvie Carbonel imprime, à ce programme exigeant un style personnel bienvenu, faisant la part belle à un toucher sensible et délicat au cœur même d’une narration tour à tour passionnée, intimiste et rêveuse. Son jeu, d’une grande fluidité rend au discours musical son inspiration naturelle et malgré quelques traits manquant de «chair», son interprétation est une heureuse surprise.
Jean-Jacques Millo
( Mis en ligne le 13/12/2007 )
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