Documentaires
Culturel Une leçon
de Suzanne Bujot
avec Jorge Luis Borges
Editions Montparnasse 2013 / 5.12 € - 33,55 ffr.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : France, 2009
Sortie DVD : 2 Avril 2013
Version : 3 DVD-9, zone 2
Format vidéo : PAL, Format 1.33
Format image : Couleurs, 4/3
Format audio : Français 2.0 mono
Sous-titres : Aucun
Bonus : Aucun
Le dispositif est minimal : assis le dos contre un meuble en bois, muni de sa canne, son regard d’aveugle fixant l’horizon, Jorge Luis Borges, au long de ses trois DVD, s'exprime pendant plus de six heures.
Il parle de son passé, de son père et de sa mère, et évidemment de littérature. Comme le disait Marcel Proust, "La vraie vie, c'est la littérature" dans le sens où la vie de tous les jours est une vie aveugle sur elle-même. La jaloux ne comprend pas la jalousie alors que la littérature, par son entreprise romanesque ou poétique, permet de comprendre ou d'approcher ce que peut-être la jalousie et donc de mettre à nu ce que cache la vie dans ses fondements les plus intimes.
C'est tout à fait le cas de Borges, totalement investi de littérature et même «possédé» par elle. C'est tout juste si des livres ne sortent pas de sa bouche, pour employer une image surréaliste. Une bibliothèque et même une encyclopédie à lui tout seul ; on se demande ce qu'il ne connaît pas en matière de littérature. Il adore être entouré de livres, de les sentir là près de lui tout frémissants de leurs mystères.
Jorge Luis Borges évoque des poètes et romanciers qu'il admire, comme Verlaine et Hugo, Maupassant, Zola, Baudelaire, Rimbaud mais aussi Alphonse Daudet (L'Immortelle). Et Carlyle, Swimburne, Ephraïm Mikael, Max Nordau, Ibsen, Nietzsche, Maeterlick, Swendenborg, Schopenhauer... La liste est sans fin. Pour autant, il ne ménage pas ses critiques, parle franchement et posément, n’hésitant pas à battre en brèche l'idée de l'écrivain engagé, à disserter sur le fait qu’un auteur plus serein dans son écriture dure plus longtemps qu’un auteur qui veut éblouir.
On l'écoute ainsi des heures durant, et l'on réalise un peu plus la simplicité de l’homme, sa fragilité nous émeut : son savoir est aussi grand que son humilité. Un véritable Homme de lettres. Une leçon.
Yannick Rolandeau
( Mis en ligne le 05/04/2013 )
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