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Madonna: Drowned World Tour 2001
de  Madonna
Warner - Vision France 2001 / 
Classification : Tous publics
Pas de bonus
Format image : Plein écran / 1.33:1
Langues et formats sonores : Anglais (Dolby Digital 2.0 Surround), Anglais(PCM Stereo)Zone 2



De toutes les images que Madonna aura relayées à tour de rôle, celle de bête de scène s’impose avec une telle évidence qu’elle passe davantage pour une identité profonde que pour une image. Pourtant, le Drowned World Tour est autant un « concert à voir » qu’un « spectacle à entendre ». Pour cette première tournée mondiale depuis le Girlie Show de 93, Madonna retrouve ses marques sur scène de façon magistrale : tour à tour chanteuse, musicienne, chorégraphe, acrobate, la femme la plus puissante de l’industrie du disque livre un live rare et poétique qui ambitionne d’être un spectacle total.

Divisé en cinq segments – Punk-rock, Geisha, Cowgirl, Spanish girl, Ghetto électronique –, qui sont autant de jeux de rôles, le Drowned Tour emprunte son nom et son univers futuriste à la nouvelle de J.G. Ballard. Chacun des cinq segments symbolise d’ailleurs l’un des éléments : l’eau pour la première partie avec un décor bleuté, enfumé et chaotique symbolisant le Big Bang, l’air pour la section Geisha, la terre pour l’incarnation en cowgirl dans laquelle Madonna s’essaye au rodéo sur un taureau mécanique et enfin, le feu (symbole de la passion et du flamenco) pour un final qui fait du suicide une épiphanie, avec pour dernière image projetée sur écran géant la métaphore de la mort-phénix déjà utilisée pour le vidéo-clip « What it Fells Like For a Girl ». On y retrouve également un extrait du manga Perfect Blue, un décor en forme d’arbre inspiré du symbolisme juif sur lequel Madonna improvisera un combat aérien digne de Tigres et Dragons et, pour la musique, les influences de la house anglaise et française.

A l’exception de trois chansons (« Secret », « Holiday » et « La Isla Bonita »), les choix musicaux sont essentiellement extrait de ses deux derniers albums : Ray of Light (1998) et Music (2000), et imposent un son plus électronique. Pourtant, en revenant à la guitare sur quatre morceaux, Madonna revient aussi à ses origines lorsqu’elle arriva à New York il y a maintenant vingt ans avec 35 $ en poche. Forte de ses collaborations, c’est à Stuart Prince des « Rythmes Digitales », ami de Mirwais, que Madonna confie la direction musicale. Les costumes signés Dean & Dan Caten of D-Squared, Arianne Phillips et Jean-Paul Gaultier qui, pour l’occasion, a dessiné une tenue de geisha aux manches de 26 mètres de long pour « Frozen », chanson dédiée à Martha Graham. Reste la chorégraphie impeccable – l’une des griffes de Madonna – ainsi qu’une dizaine de danseurs.

Le résultat est un concert spectaculaire, « une représentation théâtrale de ma musique » dit Madonna. Même si le DVD ne contient aucun bonus, la performance est telle et les nouveaux vidéo-clips réalisés à l’occasion si nombreux (notamment le très élégant « Paradise (not for me) » et le cauchemardesque « Mer Girl ») que le spectacle se suffit à lui-même. Ce Drowned World Tour, qui n’a aucun équivalent sur la scène pop actuelle, s’impose comme le manifeste absolu de l’art de Madonna.


Olivier Sécardin
( Mis en ligne le 19/11/2001 )
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