L'actualité du livre
Filmset Action / Aventure  


Le p'tit dernier
de Steven Spielberg
avec Harrison Ford, Cate Blanchett, Shia LaBeouf, Karen Allen
Paramount 2008 /  3.05 € - 19.99 ffr.
Durée film 213 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : États-Unis, 2008
Sortie DVD : 21 Novembre 2008
Titre original : Indiana Jones and the Kingdom of the Crystal Skul

Version : DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 2.40
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français, Anglais, Néerlandais


Bonus :
- “Le retour d’une légende”
- “Pré-production”


Le temps a passé. Peut-être Indiana aurait-il dû faire le choix de l'éternelle jeunesse au coeur du temple de Pétra où le Saint Graal lui était à portée de main... Il a préféré la vie et son érosion...

La menace nazie est à présent lointaine et, au coeur des années 50, c'est le péril rouge qui a pris le relais, avec, toujours, cette fascination des puissances autocrates pour les grigris et autres reliques supposées magiques. Ici, un masque, le crâne de cristal, aux propriétés soit-disant merveilleuses, vestige d'une civilisation précolombienne... peut-être extra-terrestre... Mazette !

Face à la perfide – mais si charismatique et envoûtante - Irina Spalko (Cate, ne change rien, cette coupe garçonne au brun d'ébène, pour sertir ton regard glaçant, te va à ravir !), Indiana, plus ou moins pris en otage, reprend du service. Et papi n'est pas si rouillé que ça, comme en témoignent les hallucinantes scènes de cascades auxquelles il se livre tout au long du film. D'abord dans les entrepôts classés top-secret de l'Etat américain (la caisse renfermant l'Arche perdue passe, détail en toile de fond, parmi d'autres donnant du sel au film), ensuite logé dans un frigo catapulté par une explosion nucléaire (une scène impressionnante quoique hautement improbable !), plus tard dans une course poursuite à moto dans les allées de Cambridge (Harvard, le Massachusetts...) ou à flan de falaises au coeur de la forêt amazonienne !

A ses côtés, un jeune aventurier, tête brûlée façon beatnik (c'est l'époque), en fait le jeune fils de la compagne de toujours, la belle et, ma fois, fort bien conservée Marion (et Karen Allen en guest pour un come back bienvenu !) ; le garçon s'appelle Mutt (un Shia LaBeouf très convainquant : reprise du flambeau ? Non, laisse entendre une scène du film) et il a l'âge qu'aurait le fils d'Indiana si jamais il en avait eu un. D'ailleurs... Face à eux, des traîtres en-veux-tu-en-voilà (topos de la série) et une armée de méchants soviétiques (le drapeau rouge a remplacé la chemise brune).

Le tout pour un final lui aussi typique des Indiana Jones : pyrotechnique et moral (la méchante connaît un sort analogue aux Komandants buveurs d'eau éternelle ou profanateurs d'arches sacrées)... mais un peu décevant malgré tout. Car, au souffre de la mythologie judéo-chrétienne a succédé une ambiance beaucoup plus SF façon X Files. Or, on commence a en avoir soupé des petits hommes verts faiseurs de pyramides. Cette facilité scénaristique gâche le plaisir des retrouvailles avec Indy, s'ajoutant à une mise en scène cédant trop facilement aussi à l'appel du fond vert : tant d'incrustes finissent par faire mal à la tête (syndrome LucasFilms ?).

So What ? Si le plaisir reste malgré tout au rendez-vous, ce dernier opus apparaît au final comme le film de trop alors que La Dernière Croisade avait si bien clôturé une trilogie extraordinaire. Peut-être a-t-on trop attendu (20 ans et maintes rumeurs sur ce quatrième film qui n'en finissait pas de ne pas sortir) et du coup, en attendait-on trop ? Sean Connery n'est pas là (sinon dans un portrait, souvenir du père défunt d'Indiana) ; on le regrette. Indiana a vieilli malgré tout, et, depuis 20 ans, le genre s'est un peu épuisé (voir la série disneyenne des Benjamin Gates, dont le dernier volet, d'ailleurs, ressemble fort étrangement à cet Indy 4). Il aurait fallu à la fois renouveler l'épopée tout en restant fidèle à l'esprit de la série. Hélas, c'est à peu près l'inverse qui est montré ici.

Bref, un film à voir, malgré tout, pour le souvenir d'une époque révolue, pour le plaisir d'un divertissement réussi (le savoir-faire est là), mais bouclant maladroitement l'une des séries cinématographiques les plus fabuleuses de ces derniers trente ans.

Mathieu Gazzola
( Mis en ligne le 21/11/2008 )
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