L'actualité du livre
Filmset Drame  


Boys will be boys
de Gus Van Sant
avec Gave Nevins
MK2 2008 /  3.82 € - 24.99 ffr.
Durée film 85 mn.
Classification : Tous publics
Sortie Cinéma, Pays : Etats-Unis, 2007
Sortie DVD : 24 avril 2008

Version : 2 DVD 9, Zone 2
Format vidéo : PAL, format 1.33
Format image : Couleurs, 16/9 compatible 4/3
Format audio : Anglais, Français, Dolby Digital 5.1
Sous-titres : Français


DVD Edition Collector

DVD 1
Film chapitré
Préface de Luc Lagier (4 min.)

DVD 2 : compléments
Making Paranoid Park : coulisses du tournage de Felix Andrew (26 min.)
Dans le Labyrinthe : documentaire de Luc Lagier (25 min.)
Entretien avec Gus Van Sant (16 min.)
Bandes-annonces de la collection Gus Van Sant (15 min.)


Les thématiques du roman de Blake Nelson ne pouvaient que susciter l'intérêt de Gus Van Sant, cinéaste de la jeunesse bourgeoise occidentale et de ses errances : tout, dans l'itinéraire d'Alex, ado fan de skate, des parents en instance de divorce, et tout l'ennui suburbain ajoutant ses problématiques à celles intrinsèques à l'adolescence, rejoint en effet les marottes du réalisateur.

Alex s'ennuie. Taciturne, discret sinon effacé, il ne donne sens à sa vie que dans les envolée sur planche, avec son meilleur pote. C'est avec lui d'ailleurs qu'il décide d'aller se tester sur les parcours de Paranoid Park, omphalos de la zone ou jeunes SDF et autres marginaux roulent, glissent et planent. Sauf qu'Alex y finit seul, abandonné par son pote parti tirer son coup avec sa copine. Alex, lui, n'aime pas trop fricoter avec la blonde estampillée «popular» qui lui sert de «girlfriend»... Et là, survient le drame. Suivant une bande de zonards dans un train de marchandise, pour le fun, Alex participe malgré lui au meurtre d'un vigile. Le film, comme le roman, suit l'adolescent, entre culpabilité et quête d'un exutoire.

Sauf que, là où le roman offrait le point de vue souvent affolé, perdu et inquiet de l'adolescent narrateur (il écrit des lettres rendant compte de l'affaire, pour noircir de mots son histoire), Gus Van Sant substitue le regard de la caméra, de sa caméra... De longs plans à suivre, souvent de dos – déjà-vu ou marque de fabrique ? – le jeune homme mutique, sur les sentiers d'un chemin de plage, dans les couloirs de sa High School. La musique meuble les passage en D.V. où les skateurs se livrent à leur chorégraphie à la fois répétitive et chaotique. La caméra s'attarde sur le visage androgyne et impassible du «coupable», un visage d'enfant que ne fissurent pas encore les marques du temps qui passe.

Un temps qui passe lentement... Ennui ? Beaucoup oui, mais aussi toute la stupeur de ce regard qui scrute, qui cherche et s'interroge. Il y a quelque chose de hautement biblique dans cette optique à l'attention intriguée. Elle chercherait dans la dilatation du temps et la surface féminine de cet enfant pas encore homme l'instant t, le moment de la chute, cette seconde à partir de laquelle l'innocence se tâche et entame son processus d'annihilation. Les adolescents chez Gus Van Sant sont autant d'Adams à la frange de leur perversion, entamant mécaniquement leur entrée dans le monde, une entrée qui est cette aspiration vers le bas, une chute libre. En cela, l'oeuvre interpelle et esquive l'ennui. Sans quoi, elle assomme.

C'est en version collector que MK2 nous propose l'édition DVD du film. Paranoid Park est d'abord introduit par Luc Lagier avant que le second DVD n'offre making of et autres entretiens. Gus Van Sant se livre, Lagier, à nouveau, explique : l'oeuvre du cinéaste y prend une épaisseur appréciable. Gus Van Sant, cinéaste à thèse. A suivre ?...

Bruno Portesi
( Mis en ligne le 25/04/2008 )
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