L'actualité du livre
Filmset Drame  


Le Maître de musique
de Gérard Corbiau
avec José Van Dam, Anne Roussel, Philippe Volter, Patrick Bauchau
France Télévisions Distribution 2002 / 
Durée DVD 200 mn.
Durée film 97 mn.
Classification : Tous publics
Bonus :
* Entretien avec Gérard Corbiau
* "Chronique d'une saison" : portrait de José Van Dam réalisé par Gérard Corbiau (1981)
* Bande-annonces : Farinelli, Le roi danse
* Filmographie de Gérard Corbiau

Format image : 1.77 d'origine respecté. Ecran 16/9e compatible 4/3
Format son : DD 5.1


A l'issue d'un nouveau concert triomphal, le célèbre baryton-basse Joachim Dallayrac (José Van Dam) annonce sa décision de se retirer de la scène pour se consacrer à l'enseignement. Pour son public et son imprésario, la nouvelle fait l'effet d'une bombe. Pour le prince Scotti (Patrick Bauchau), ancienne gloire du chant humilié par Dallayrac lors d'un "duel vocal", elle sonne l'heure de la vengeance. Une vengeance qui visera les deux protégés de Dallayrac, la séduisante Sophie (Anne Roussel) et Jean (Philippe Volter), un voyou dont la voix d'or a séduit le Maître...

Premier long métrage du réalisateur de Farinelli et Le roi danse, Le Maître de musique présente un scénario habile, d'une efficacité liée à sa concision même, propice à l'exploration d'une thématique riche : le rapport maître-élève, la rivalité artistique et amoureuse, le renoncement à l'art... Ajoutons à cela quelques inévitables "scènes de bravoure" et reconnaissons que Gérard Corbiau tenait là une histoire passionnante, romanesque, de celles qui prennent toute leur mesure sur grand écran - ou sur une scène d'opéra (Arrigo et Camillo Boito ne sont pas loin). Force est malheureusement de constater que la réalisation ne rend guère justice à son sujet. Engoncé dans un académisme qui s'étend à toutes ses composantes (cadrage, photographie, décors, costumes, montage), le film se limite à une vision purement contemplative au lieu d'être imaginative. Nul vertige ne nous saisit donc en écoutant chanter le grand baryton-basse belge, pour ne rien dire du play-back maladroit de ses deux élèves. Du point de vue du jeu d'acteurs, seul Philippe Volter parvient à donner vie à son personnage, la principale déception venant de José Van Dam, formidable sur une scène d'opéra mais manifestement peu à l'aise devant une caméra. On ne croit pas vraiment à son rôle de professeur tyrannique (il suffit de le voir gifler son élève...), ses "masterclasses" sont expédiées en deux ou trois formules maladroites et ses relations avec ses élèves sont brossées à grands traits - tendance "aquarelle" pour les sirupeux émois avec Sophie. Enfin, l'illustration musicale maladroite et répétitive (Malher à haute dose) achève de figer les scènes dans des chromos sans âme.

Un film globalement décevant, racheté par une édition DVD proposant, entre autres, un documentaire passionnant sur José Van Dam et une option de sous-titrage indiquant, au fil des scènes, les références des mélodies chantées. Mais l'entretien avec le réalisateur reste anecdotique et si les bandes annonces de deux autres films de Corbiau sont proposées en bonus, on s'étonne de ne pas y trouver celle du Maître de musique.

Pierre Brévignon
( Mis en ligne le 02/04/2002 )
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